Les pom-pom girls, ces prolétaires du foot US

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DROIT DU TRAVAIL - Elles arborent un grand sourire sur le terrain. Mais dans les vestiaires, elles sont dépossédées de leurs droits de travailleuses. Pas facile d’être pom-pom girl.

Les pom-pom girls, entre strass, paillettes et exploitation. Le spectacle est roi sur les pelouses de NFL (la ligue de football américain). Que ce soit dans le jeu, ou pendant les temps morts, joueurs et cheerleaders se démènent pour divertir le public. Mais si les sportifs sont parmi les mieux rémunérés au monde, les danseuses, elles, sont payées au lance-pierre, rapporte le site d’information américain Motherjones (en anglais). Mais le statut de pom-pom girl fait rêver tant de jeunes filles que les prétendantes ne sont pas échaudées par les mésaventures de leurs aînées.

5 cheerleaders aux prud'hommes. En témoigne cette ancienne membre de la troupe de Boucaniers de Tampa Bay, qui a quitté le club, excédée par les salaires indigents. Durant la saison 2012-2013, elle affirme avoir été payée 2$ de l’heure. Avant de partir, elle a même traîné la franchise en justice, et elle n’est pas la seule. C’est la cinquième pom-pom girl a intenté un procès à son employeur cette saison.

Salaires de misère et travail non rémunéré. Mais elles n’obtiennent pas forcément gain de cause devant le tribunal, et pour cause, le Ministère du Travail américain a récemment rappelé qu’en tant que travailleuses saisonnières, elles ne pouvaient pas prétendre à un salaire-minimum. D’une franchise à l’autre, les salaires sont donc très variables. Pour neuf heures de travail, elles perçoivent au mieux 125$, et parfois… rien, enfin pas d’argent. Les jeunes femmes sont payées en entrées gratuites et tickets de parking. De plus, si elles peuvent être payées pour les jours de matchs, elles ne le sont pas pour leurs heures d’entraînement (de 6 à 15 heures hebdomadaires).

"Jiggle test".  Elles doivent également régler des amendes au moindre faux pas (si elles mettent la mauvaise tenue, ne sont pas assez propres ou ramènent les mauvais accessoires) et doivent suivre une discipline rigoureuse et une étiquette bien définie. Elles subissent aussi un rite initiatique, le "jiggle test" : la jeune femme doit sauter sur un trampoline. Chaque partie de son corps est alors décortiquée pour voir si elle bouge de façon gracieuse, ou si quelque morceau de chair pourrait indisposer le spectateur.

Pour gagner leur vie, les cheerleaders comptent donc plus sur les événements d’entreprises ou les réunions publiques, où elles peuvent être payées jusqu’à 50$ de l’heure. Moins glamour, mais plus rémunérateur.

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