Les fausses victimes de L'Aquila

© Montage photos Reuters / Capture d'écran Canale 5
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Plana Radenovic avec Benjamin Muller , modifié à
Elles auraient été payées par Mediaset, le groupe de télé contrôlé par le clan Berlusconi.

A quelques jours du second anniversaire du tremblement de terre à L'Aquila, les témoignages, sur Canale 5, une chaîne italienne à forte audience, de fausses victimes de la tragédie créent la polémique. D’autant que l’une d’entre elles affirme avoir été payée pour témoigner par le groupe Mediaset, fondé par Silvio Berlusconi et contrôlé par sa famille, rapporte La Repubblica, dans son édition de lundi.

Le discours de ces fausses victimes était élogieux à propos de la gestion de la reconstruction d’Aquila par le gouvernement Berlusconi. Marina, une femme de 50 ans qui dit tenir un commerce de robes de mariées à L'Aquila, "remercie le président", ainsi que "le gouvernement". "L'Aquila est reconstruite. Il y a des maisons avec des jardins et des garages", ajoute-t-elle, vendredi dernier, lors de l’émission très regardée "Forum" sur Canale 5.

Marina demande pardon aux habitants de L'Aquila

Mais les habitants d’Aquila n'ont pas tardé à démasquer la supercherie. La contestation a vite essaimé, via Facebook notamment. Les internautes se sont vite rendu compte que Marina et les autres faux témoins n’habitent même pas à Aquila. Avec les réseaux sociaux, ils ne tardent pas à remonter la piste et à retrouver la vraie Marina, qui tient un magasin de pompes funèbres avec son mari, qui n’est pas celui présenté comme tel à la télévision.

Et lundi, Marina a fini par demander pardon aux habitants de la ville touchée par le violent séisme, sur Il Centro, un quotidien local : "je ne croyais pas à ce que j’ai dit, il y avait les cameras, …". Daniela Pezzopane, en charge de la politique sociale de l'Aquila, compte porter l’affaire devant la justice, déclare-t-elle à La Repubblica. Une nouvelle affaire qui vient coller aux basques de Berlusconi, alors que le procès du "Rubygate" s’ouvrira le 6 avril prochain.

Benjamin Muller est revenu sur ces faux témoignages dans sa chronique Lu, vu, entendu mercredi dans Europe 1 Soir.