Le terrorisme "à notre porte"

Aqmi, qui détient encore 5 Français au Mali, est la première préoccupation de la France en matière de sécurité.
Aqmi, qui détient encore 5 Français au Mali, est la première préoccupation de la France en matière de sécurité. © CAPTURE D'ECRAN AL-JAZIRA
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Un militaire français l’affirmait, cité dans un document dévoilé par WikiLeaks, selon Le Monde.

"Le terrorisme est virtuellement à notre porte". Tel est le constat que dressait à l’automne 2009 Romain Serman, conseiller chargé de l’Afrique à l’Elysée. Selon Le Monde, qui s’appuie sur des télégrammes diplomatiques dévoilés par WikiLeaks, ce constat aurait été tiré à l’issue d’une réunion entre des diplomates européens et Johnnie Carson, le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines.

Car c’est bien l’Afrique qui est au cœur des inquiétudes françaises liées au terrorisme. "Nous avons le sentiment que nous sommes en train de perdre la bataille entre le développement de ces pays et les menaces sécuritaires grandissantes", renchérissait à l’issue de la même réunion Rémi Maréchaux, ex-conseiller des Affaires étrangères aujourd’hui à la DGSE.

Aqmi "première préoccupation"

Plus particulièrement, c’est Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) qui préoccupe les autorités françaises. La branche de la nébuleuse terroriste serait devenue la "première préoccupation pour la sécurité de la France", selon un militaire français cité dans un câble diplomatique américain obtenu par WikiLeaks.

Ce qui a amené Nicolas Sarkozy à réclamer "une meilleure coordination - et pas une compétition - avec les Américains" en la matière. Cette collaboration a d’ailleurs fait l’objet d’une réunion en janvier 2010 à Paris entre des hauts responsables français et le général William Ward, patron de l'Africom, le commandement militaire américain pour l'Afrique, basé à Stuttgart.

Cinq otages toujours retenus

Un mois plus tard, l’inquiétude était toujours bien présente. "AQMI se développe jusqu'au nord du Burkina Faso, recrute au Sénégal" et "trouvera des faiblesses dans le nord du Nigeria", prévenait ainsi en février 2010 Stéphane Gompertz, directeur Afrique au ministère français des Affaires étrangères, selon un rapport de diplomates américains.

Plusieurs mois plus tard, la collaboration franco-américaine n’allait pas suffire à prévenir l’enlèvement, le 16 septembre 2010, de cinq ressortissants français travaillant pour Areva et Satom. Un rapt revendiqué quelques semaines plus tard par… Aqmi, qui les détient encore aujourd’hui dans le nord-est du Mali.