Le chef du Hezbollah se montre en public

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avec AFP , modifié à
Hassan Nasrallah est apparu devant la foule, protestant contre le film anti-islam, près de Beyrouth, au Liban.

C'est une image forte : Hassan Nasrallah face à la foule. Le chef du Hezbollah chiite libanais a fait une rare apparition en public, lundi après-midi, devant des dizaines de milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth, à l'occasion d'une manifestation à son appel pour protester contre le film anti-islam qui embrase le Proche-Orient depuis le 11 septembre dernier.

Cinquième apparition en public

Il s'agit de la cinquième apparition en public du dirigeant de cette puissante formation islamiste armée qui vit caché depuis la fin de la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah, et son premier discours en public depuis 2008. Son apparition a provoqué des scènes de délire parmi une foule monstre rassemblée pour dénoncer un film islamophobe qui a déjà provoqué des manifestations de colère parfois meurtrières à travers le monde musulman.

"Vous devez montrer au monde entier votre colère et vos cris", avait lancé Hassan Nasrallah, un peu plus tôt dans la journée, dans une allocution diffusée par Al-Manar, la chaîne du Hezbollah. Il avait appelé ses partisans à manifester lundi dans la banlieue sud de Beyrouth, mercredi à Tyr, dans le sud, vendredi à Baalbeck, dans l’est, samedi à Bent Jbeil au Liban sud et dimanche  dans la Bekaa.

Un film pire que les Versets sataniques

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 Il s'était également adressé aux musulmans dans le monde, qu'il avait exhortés à réagir face à ce film qu'il a décrit comme la "pire attaque contre l'islam, pire encore que les Versets sataniques - le roman de Salman Rushdie publié en 1988 - que le fait de brûler des exemplaires du Coran en Afghanistan ou que les caricatures du prophète Mahomet", publiées par un journal au Danemark en 2005.

Son appel à manifester a fait suite aux nombreux mouvements de protestation de la semaine dernière en Libye, en Egypte, au Yémen, en Tunisie et même en France. Une flambée de violences anti-américaines a éclaté mardi dernier dans le monde arabe et au-delà pour protester contre un film amateur dénigrant l'islam, L'Innocence des musulmans, tourné il y a plus d'un an aux Etats-Unis, et dont un extrait de 14 minutes a été mis en ligne.

Nasrallah blâme les Etats-Unis

Dans son intervention, Hassan Nasrallah a averti que "ceux qui ont écrit, mis en scène et produit ce film seront punis, où qu'ils soient, et personne ne peut les protéger".  Il a également blâmé les Etats-Unis, où le film a été produit : "les musulmans doivent dire aux Etats-Unis que cela s'est produit sur leur territoire".

Réclamant l'adoption d'une résolution "dans les principales institutions internationales" afin "d'interdire les insultes aux religions", Hassan Nasrallah a enfin souhaité une réunion "urgente" de la Ligue arabe sur ce film. Peu après la fin de son discours, le chef de la diplomatie libanaise Adnan Mansour a indiqué en avoir fait la demande à l'organisation panarabe.

Le chef du Hezbollah s'exprimait quelques heures après le départ du pape Benoît XVI, qui exhorté dimanche à Beyrouth les Libanais chrétiens et musulmans à refuser tout ce qui pourrait les désunir et à opter pour la fraternité.

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