Le Congrès américain est "furious"

Le ministre américain de la Justice doit faire face à un vote de défiance de la Chambre des représentants.
Le ministre américain de la Justice doit faire face à un vote de défiance de la Chambre des représentants. © Reuters
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Après un scandale, le ministre américain de la Justice a été la cible d'un vote de défiance.

Emporté par la tempête "Fast and Furious", du nom de ce scandale de trafic d'armes. Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a été la cible d'un vote de défiance jeudi, à la Chambre des représentants. Il y était accusé d'outrage au Congrès.

Lancée en 2009, l'opération "Fast and Furious" visait à piéger des trafiquants de drogue, en leur livrant des armes puis en remontant jusqu'à la tête du réseau. Mais 2.000 armes avaient été perdues et plusieurs d'entre elles avaient servi à commettre des crimes. Barack Obama et Eric Holder avaient ensuite nié avoir été au courant de cette opération lorsque le fiasco avait été révélé.

Des démocrates dissidents

Plusieurs membres de la minorité démocrate ont quitté la séance avant le vote afin de protester contre la procédure engagée par les républicains selon eux à des fins de politique politicienne. Mais au sein des démocrates, des dissidents avaient fait entendre leur voix. "La seule façon de savoir ce qui s'est réellement passé est que le ministère de la Justice rende publics ces documents. Nous pouvons travailler ensemble pour que cette tragédie ne se reproduise plus", avait déclaré avant le vote John Barrow, élu démocrate de Géorgie.

Les lobbys pro-port d'armes avaient également massivement appelé les représentants à voter la défiance. La National Rifle Association, qui promeut les armes à feu, a ainsi envoyé un courrier dénonçant l'opération Fast and Furious. Selon la très puissante association, elle n'avait pour but que de "faire avancer le programme de contrôle des armes" lancé par Barack Obama. Et la motion de censure "est une question de la plus grande gravité".

"C'est du théâtre politique"

Du côté de la Maison-Blanche, on minimisait ce vote de défiance. "Au moment où des millions d'Américains se débattent pour payer leurs factures, j'ai du mal à croire que cela va les intéresser", avait déclaré le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney. Selon lui, les élus "ont fait un choix stratégique pour tenter de marquer des points". "C'est du théâtre politique", avait-il fustigé.