La Floride, objet de toutes les convoitises

D'après les experts, si Mitt Romney ne gagne pas la Floride, il ne remportera pas l'élection.
D'après les experts, si Mitt Romney ne gagne pas la Floride, il ne remportera pas l'élection. © REUTERS
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ZOOM - Cet État pèse lourd dans le scrutin, mais les enjeux ne sont pas les mêmes pour les deux candidats.

Ce n’est peut-être pas un hasard si la Floride a été choisie pour accueillir le troisième et dernier débat entre Barack Obama et Mitt Romney. Cet État est en effet considéré comme un facteur crucial dans la course à la Maison-Blanche, en raison de son poids : ses habitants désignent 29 grands électeurs qui sont ensuite chargés d’élire le président. Et sur les cinq États désignant le plus grand nombre de grands électeurs, c’est le seul qui figure parmi les indécis, très courtisés par les candidats.

Le camp Obama appelle les électeurs de Floride à se rendre aux urnes :

Barack Obama l’a lui-même souligné avec ironie lors du récent dîner de gala "Alfred E. Smith", à New York, où les candidats viennent enchaîner plaisanteries et bons mots. "Dans moins de trois semaines, les électeurs de l’Ohio, de la Virginie et de Floride vont décider qui remportera cette élection, ce qui m’amène à cette question : que faisons-nous ici ?", note l’Irish Examiner.

10% d’indécis

partisans d'Obama en Floride

© REUTERS

Sur les trois États cités par le président sortant, la Floride pèse le plus lourd. A chaque élection depuis 1980, la Floride a voté pour le candidat élu, sauf en 1992, quand il avait voté George Bush père, alors que Bill Clinton avait remporté l’élection au niveau national. Et en 2000, c’est là que s’est jouée l’élection de George Bush fils, à quelques voix près face à Al Gore, rappelle la chaîne NBC News.

Les électeurs de Floride sont donc particulièrement chouchoutés par les candidats, bien décidés à convaincre les 10% d’indécis, selon le Los Angeles Times. Pour l’heure, Mitt Romney semble prendre la tête après avoir été à la traîne, récoltant 48,7% d’intentions de vote, contre 46,6% pour Barack Obama, selon une moyenne établie par le site Politico.

Des spots en espagnol

Les deux camps concoctent des campagnes très ciblées, visant par exemple les Latinos non originaires de Cuba dans le centre de l’État, les Juifs au sud, les personnes âgées et les femmes un peu partout. Ils occupent aussi le terrain : vendredi dernier, Mitt Romney était à Daytona Beach. Barack Obama, lui, sera à Delray Beach et à Tampa cette semaine. Pour séduire un électorat latino très présents, des messages de campagne sont en outre diffusés en espagnol sur les ondes de Floride.

Dans le camp Romney, c'est le fils, Craig, qui prête sa voix aux clips en espagnol :

Romney ne peut pas gagner sans la Floride

Les enjeux ne sont cependant pas tout à fait les mêmes pour les deux grands candidats. NBC News a fait les comptes : Romney ne pourra pas gagner sans la Floride. Il pourrait bien parvenir à récolter les 270 voix de grands électeurs dont il a besoin pour remporter la bataille sans cet État, mais il lui faudrait pour cela réussir à gagner dans tous les autres États encore indécis, ou parvenir à convaincre des États acquis à la cause de Barack Obama.

Pour le président sortant, les choses sont légèrement différentes. Il pourrait gagner sans la Floride, s’il remporte l’Iowa, le Wisconsin, le Colorado, le Nevada, la Pennsylvanie et le New Hampshire, des États dans lesquels il a gagné en 2008. Mais pas question pour autant d’abandonner la Floride, car le camp démocrate y voit aussi un moyen de barrer définitivement la route à Mitt Romney.