"L'interview qui tue" : des milliers de DVD largués en Corée du Nord

  • Copié
Guillaume Asskari avec AFP , modifié à
INTERNATIONAL - Un militant réfugié en Corée du Sud a annoncé mercredi avoir dispersé des milliers de copies du film satirique "L'interview qui tue!" au-dessus de la frontière de la Corée du Nord.

Lee Mink-Bok, un nord-coréen réfugié en Corée du Sud, a déclaré mercredi matin avoir dispersé des milliers de DVD au dessus de la Corée du Nord. Le transfuge espère que cette comédie hollywoodienne considérée par la Corée du Nord comme "un acte de terrorisme gratuit" entraînera la révolte de ses compatriotes. 

Un militant connu pour son passée. Le militant Lee Min-Bok est un Nord-Coréen âgé de 57 ans, exilé en Corée du Sud il y a 20 ans. Depuis quelques années, Lee Min Bok fait partie des militaristes à envoyer des ballons géants gonflés à l'hélium remplis de tracts anti-gouvernement et de billets de dollars. Cette fois-ci, le contestataire a fait dans l'originalité en envoyant dans des ballons gonflés à l'hélium, des copies du film "L'interview qui tue", censuré par le gouvernement de Pyongyang. Il dit avoir procédé à quatre lâchers de ballons, le dernier en date samedi.

Pyongyang s'est montrée particulièrement remontée contre toute tentative de faire entrer des copies du film sur son territoire et exige à Séoul de faire cesser ces actions. En octobre dernier, trois mois avant la sortie de "L'interview qui tue", des gardes-frontières nord-coréens avaient tenté de tirer sur des ballons remplis de tracts, ce qui avait provoqué un échange de tirs entre les deux armées.

La Corée du Sud, elle, demande aux militants de ne pas provoquer le Nord trop ouvertement mais explique que leurs agissements relèvent de la liberté d'expression. La police intervient pour empêcher des lâchers de tracts uniquement s'ils sont susceptibles de déclencher des représailles qui mettraient en danger la vie d'habitants des zones frontalières.

Un film gênant et hostile à Pyongyang. Le film ("L'Interview qui tue", dans sa version française), relate les aventures de deux journalistes recrutés par la CIA pour assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Il a été dénoncé par le régime de Pyongyang comme un "acte de guerre" tandis que le studio Sony Pictures, producteur de la comédie, faisait l'objet d'une attaque informatique de grande ampleur.   

>> LIRE AUSSI - Paulo Coelho veut acheter "The interview qui tue !"

>> LIRE AUSSI - Menacé de piratage, Sony ne sortira pas "L'interview qui tue"

>> LIRE AUSSI - "L'interview qui tue!" bat des records de recettes en ligne