"Vous vous trompez, c'est la victoire du mensonge". Reconnu coupable de deux viols et de harcèlement sexuel mardi par le tribunal de district de Tel-Aviv, Moshe Katzav, a laissé éclaté sa colère. "Ce n'est pas la première fois qu'il y a un déni de justice. Vous m'avez bâillonné, et vous ne m'avez pas laissé me défendre", a déclaré aux juges l'ancien président israélien.
L’ancien chef d’Etat, aujourd’hui âgé de 65 ans, a également été condamné à deux ans de prison avec sursis et à une indemnité de 100.000 shekels (20.000 euros) en faveur d'"Aleph". Il devra également verser 25.000 shekels (5.000 euros) à la seconde plaignante.
"Aleph", la principale victime, a quant à elle confié son soulagement. "Je ne cherchais pas la vengeance ni la sévérité de la sentence. Ce qui compte pour moi est le verdict, que la Cour a cru à mon histoire et m'a rendu justice, même si c'est avec du retard", a précisé la jeune femme.
Moshe Katsav n'a cessé de crier son innocence :
Déjà condamné pour viols
Cette condamnation vient s’ajouter à une longue liste. Le 30 décembre, le tribunal de district de Tel-Aviv l’avait condamné pour deux viols sur une de ses subordonnées dans les années 1990. A l'époque, il était ministre du Tourisme.
Il a en outre été reconnu coupable de deux actes indécents, dont un avec usage de la force, et de harcèlement sexuel contre trois de ses employées au ministère du Tourisme puis à la présidence après son élection en 2000, ainsi que d'entrave à la justice.
"Un jour triste" pour Israël
"C'est un jour très spécial pour l'Etat d'Israël, un jour triste mais aussi un jour qui force le respect car le système judiciaire a fixé le principe de l'égalité de tous devant la loi", a ensuite réagi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. "Il a aussi fixé le principe de l'égalité entre hommes et femmes, car chaque femme a le droit de disposer de son corps et de sa liberté, et personne ne peut y porter atteinte".
Moshe Katzav doit commencer à purger sa peine le 8 mai. Estimant qu’il s’agissait d’un jour de deuil pour la démocratie et la société israélienne", ses avocats ont annoncé qu’ils allaient faire appel.