L'austérité à la sauce italienne

Le vote en Italie s'est passé sans accroc comme l'avait demandé le président italien Giorgio Napolitano aux sénateurs. Ceux-ci ont applaudi l'arrivée en leur sein de l'ex-commissaire européen Mario Monti pressenti pour succéder au Cavaliere.
Le vote en Italie s'est passé sans accroc comme l'avait demandé le président italien Giorgio Napolitano aux sénateurs. Ceux-ci ont applaudi l'arrivée en leur sein de l'ex-commissaire européen Mario Monti pressenti pour succéder au Cavaliere. © Reuters
  • Copié
avec AFP , modifié à
DECRYPTAGE - Le Sénat a approuvé vendredi les mesures d’austérité réclamées par l’UE.

Faire face à la crise de la dette dans la zone euro, c’est l’objectif des mesures envisagées par le gouvernement italien et réclamées par l’Union européenne. Vendredi, le Sénat les a ratifiées. Europe1.fr vous détaille les principales mesures de la loi de stabilité financière.

Céder des actifs publics. Des biens immobiliers publics, appartenant notamment à l'armée, ainsi que des terrains agricoles doivent être cédés par l’Etat afin de réduire la dette colossale du pays et qui s’élève à 1.900 milliards d'euros. Silvio Berlusconi a indiqué que le produit de ces cessions devrait s'élever à 15 milliards sur trois ans.

Retarder les départs à la retraite. Fixé à 65 ans actuellement, l'âge de départ en retraite dans le cadre des "pensions de vieillesse" augmentera à 67 ans en 2026. Cette mesure confirme en réalité les effets de réformes déjà adoptées comme celle prévoyant la hausse progressive de l'âge en fonction de l'espérance de vie. Par contre, aucune mesure ne devrait être prise sur les "pensions d'ancienneté", comme le réclame Bruxelles, alors que ce système permet de partir à n'importe quel âge avec 40 ans de cotisations.

Simplifier l’administration. Il s’agit de réduire les lourdeurs bureaucratiques en particulier pour les entreprises. Pour cela, l’Italie va étendre à tout le territoire les "zones à bureaucratie zéro", qui permettent aux entreprises de s'adresser à une seule administration pour toutes les démarches. D’autres mesures vont être prises pour simplifier les démarches devant la justice civile.

Stopper le monopole. Les ordres professionnels seront réformés et les tarifs minimum abolis afin d'insuffler plus de concurrence dans l'économie italienne. Les collectivités locales devront de leur côté ouvrir les services publics locaux à la concurrence et réduire leur participation dans les sociétés gérant ces services.

Relancer l’emploi. L’Italie devrait favoriser l'apprentissage, le temps partiel et le télétravail mais aussi prendre des mesures fiscales pour réduire le chômage des jeunes et des femmes.

Réduire le nombre de fonctionnaires. Il est prévu une mutation ou une mise en disponibilité durant deux ans des personnes travaillant dans les administrations et dont les effectifs sont en excédent. Le tout avec une indemnité équivalente à 80% du salaire.

Reste à la chambre des députés d’adopter ces mesures. Ce qui devrait être le cas samedi. Une fois le texte validé définitivement, le président du Conseil Silvio Berlusconi a promis de démissionner et de laisser la place à un gouvernement d'urgence.