L'ambassadeur de France au Danemark : "je suis passé près de la mort"

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Patrick Roger avec , modifié à
EXCLU E1 - L'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, était présent lors de la fusillade, samedi à Copenhague. Il raconte cette attaque. 

Le Danemark est sous le choc après les deux fusillades qui ont fait deux morts et cinq blessés, samedi à Copenhague. L'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, était présent au centre culturel, pris pour cible lors de la première attaque. "Ça se passe assez vite mais en réalité, c'était très long", confie-t-il à Europe 1 dimanche. 

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"On comprend ce qui est en train de se passer". Lors de la première attaque au centre culturel Krudttønden, un homme armé d'un pistolet-mitrailleur a tiré plusieurs dizaines de fois (comme on peut l'entendre sur un enregistrement de la BBC). Des coups de feu orientés sur les participants à un débat consacré à l'islamisme et la liberté d'expression. "On a d'abord entendu un coup de feu très puissant", raconte François Zimeray à Europe 1. "Et puis en quelques millisecondes, on comprend ce qui est en train de se passer. Ça se passe assez vite mais en réalité, c'était très long". Et de poursuivre  : "je peux raconter cette séquence qui a duré quelques secondes comme si elle avait duré quelques heures. Quelques heures pendant lesquelles vous n'avez pas le temps de beaucoup penser mais vous comprenez parfaitement qu'on est en train d'essayer de vous tuer".  

"Si les policiers n'avaient pas fait feu, il nous aurait tués". "On s'est tous mis à terre. A un moment, quelqu'un a dit 'il y a une sortie de secours par là'. On s'est levés, on a couru", explique François Zimeray. "La fusillade continuait à ce moment-là. Nous nous sommes protégés derrière des immeubles, dans une cage d'escalier. Et lorsque la fusillade a cessé, on est redescendus dans la pièce et nous y sommes restés jusqu'à ce que la police nous en libère, quelques heures plus tard". L'ambassadeur de France au Danemark tient aussi à remercier les policiers. "Il y avait des policiers à l'entrée de la salle. C'est à la présence de ces policiers que nous devons la vie sauve. Si les policiers n'avaient pas feu, il nous aurait tués". 

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"La même choque qu'à Charlie Hebdo". "Immédiatement, j'ai pensé que c'était la même chose qui s'est passée à Charlie Hebdo qui se reproduisait", confie l'ambassadeur. "On se dit qu'on est passés tout près de la mort et qu'on l'a regardée en face". Après le choc, François Zimmeray veut vite reprendre le dessus. "Il faut maintenant que je reprenne mon rôle, pour dire notre solidarité au peuple danois et rassurer la communauté française présente ici au Danemark".