Jersey encore sous le choc

L'île anglo-normande de Jersey, habituellement paisible, était sous le choc lundi après la mort de six personnes.
L'île anglo-normande de Jersey, habituellement paisible, était sous le choc lundi après la mort de six personnes. © Maxppp
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avec Martin Feneau, envoyé spécial d'Europe 1 à Jersey , modifié à
REPORTAGE - Six personnes ont été tuées dimanche sur cette île d’ordinaire tranquille

Une île paisible de 90.000 âmes, où le dernier meurtre remonte à 1984. Dimanche, dans un appartement de Saint-Hélier, la capitale de Jersey, six personnes, dont des membres d'une famille polonaise, ont été tuées à coups de couteau. Trois enfants âgés de moins de six ans, dont deux fillettes de 2 et 5 ans, figurent parmi les victimes. Un drame qui horrifie les habitants, rapporte l'envoyé spécial d'Europe 1 à Jersey.

Une île sous haute-sécurité

La vie à Jersey est désormais rythmée par les va-et-vient de la police et les regards insistants des officiers en patrouille. La petite île d'ordinaire tranquille a des airs de bunker ultra-sécurisé. Mardi matin, les accès à la maison où a eu lieu le drame restaient bloqués. Plusieurs ambulances se sont présentées, peut-être pour participer au transport des corps des victimes.

"C'est arrivé juste en face de chez moi (…). Il y a beaucoup de gendarmes, de policiers. Beaucoup de personnes viennent de partout pour poser des questions. Il y a toujours deux gendarmes devant l'hôpital, parce qu'il y a le meurtrier dedans", a raconté à Europe 1 Nicolas, un habitant de Saint-Hélier.

La jalousie à l'origine du drame ?

Un suspect a été arrêté. Il s'agit d'un homme de 30 ans de nationalité polonaise serait le père de deux des enfants tués. Il a été placé en garde à vue. L'hypothèse du drame familial est avancée. Le suspect est actuellement hospitalisé et n'a toujours pas été entendu par les policiers.

Un serveur d'un hôtel voisin, membre de la communauté polonaise, et proche du suspect, a raconté l'histoire de ce dernier à Europe 1. Celle d'un homme dépressif, avec des difficultés financières, dont le couple battait de l'aile. Après un séjour en Pologne au mois de juillet pour faire un "break", l'homme aurait trouvé porte close.

Séparé de sa femme, de ses deux filles, il n'aurait pas supporté la situation, explique le serveur. Une jalousie excessive qui se serait terminée en bain de sang. Pour l'instant, les enquêteurs ne valident aucun mobile. Toute la nuit, ils ont planché sur la scène du crime, sous le vrombissement d'un groupe électrogène pour fouiller les lieux et trouver des indices.