Japon : la chasse aux dauphins recommence, les polémiques aussi

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Jérémy Maccaud, avec AFP , modifié à
Chaque année, à Taiji, un petit port du sud-ouest de l’archipel nippon, plusieurs milliers de cétacés sont pris au piège dans une baie pour y être massacrés.

L’INFO. C’est une tradition particulièrement brutale, qui suscite chaque année une controverse internationale. La chasse aux dauphins a officiellement été ouverte, lundi, dans le port japonais de Taiji, pour une période de six mois. "La saison a commencé aujourd'hui et durera jusqu'à fin février", a déclaré un responsable de l'association de pêcheurs de cette ville, située au sud-ouest de l'archipel.

Les dauphins attirés dans un piège avant d’être massacrés. Au-delà de la pêche en elle-même, ce qui choque ici est la technique employée. Chaque année plusieurs milliers de cétacés sont attirés dans une baie et pris au piège. Une partie des animaux est capturée pour être revendue à des parcs d’attractions aquatiques, tandis que les autres sont massacrés, officiellement, pour leur viande.

La Baie de la honte. Ce violent spectacle, le documentaire américain The Cove (La Baie de la honte) l’a relayé à l’écran en 2010. On peut y voir des dauphins, découpés vivants par les pêcheurs, agonisant pendant de longues heures dans leur propre sang, dans une eau devenue totalement rouge. Un témoignage qui a notamment été récompensé par un Oscar. Et qui a surtout permis d’attirer une attention, de plus en plus grande, sur cette coutume.

Une tradition. Acculés par les critiques, les pêcheurs de Taiji ont une ligne de défense simple. Cette pêche fait partie de leurs traditions, et les dauphins ne sont pas une espèce en danger. Une position appuyée et défendue par le gouvernement nippon.

Ce sont aussi des mœurs lucratives. Ainsi, un dauphin vendu pour un parc d’attraction pourrait rapporter entre 50 et 100.000 euros, d’après Christophe Marie, de la fondation Bardot, s’exprimant sur Le Plus du Nouvel Observateur. Quant à la viande de dauphin, si celle-ci répond à une faible demande de la part des consommateurs japonais, elle pourrait rapporter aux pécheurs environ 500 euros par cétacé, selon le webzine notre-planète.info

Les défenseurs des animaux mobilisés. Pour cette nouvelle saison de chasse, les associations environnementales sont déjà sur place, comme Sea Shepherd, qui avait publié de nombreuses photos et vidéos choquantes en janvier dernier. Les organisations de défense des animaux réclament, haut et fort, la fin de cette pêche, dénonçant un "massacre brutal et anachronique". Elles mettent également en avant une demande faible pour la viande de dauphin, vendue comme "viande de baleine", et qui serait toxique, avec des niveaux élevés de mercure.

Une image entachée? Par ailleurs, une trentaine de manifestants a défilé, dimanche à Tokyo, pour protester contre cette chasse, qui, selon eux, entache la réputation du Japon aux yeux du reste du monde.