Au Japon, on mange même du dauphin

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Karine Lambin , modifié à
On savait le Japon friand de thon rouge, on le connaissait moins comme amateur de dauphin.

Le Japon défend cette semaine le droit de chasser la baleine devant la Commission baleinière internationale (CBI), réunie au Maroc. La flotte nippone a chassé plus de 1.000 baleines l’an passé sous couvert de recherches scientifiques, conformément à un accord datant de 1986. Mais les pêcheurs en veulent plus. Taiji, situé au centre du pays, et trois autres communautés du littoral japonais demandent à reprendre leur chasse traditionnelle, interdite par le moratoire.

En matière de chasse aux cétacés, le village de pêcheurs de Taiji est aussi connu pour être le théâtre chaque année d’une chasse aux dauphins d’une violence particulière. Des centaines de dauphins sont exterminés à coups de lances, en étant rabattus dans une crique du petit port de Taiji.

L’entraîneur de Flipper à la rescousse

Les défenseurs des dauphins dénoncent la violence de cette chasse et ont trouvé un allié de poids : Richard O'Barry. L’ancien entraîneur de Flipper a réalisé le documentaire The Cove, La Baie de la honte, qui décrit l’agonie des dauphins baignant dans leur sang pendant de longues minutes avant d'être découpés.

Une viande toxique

Ces dauphins sont ensuite vendus dans les supermarchés locaux. En plus de dénoncer la façon dont sont chassés les dauphins, les écologistes mettent en avant la toxicité de sa chair contaminée par le mercure.

Le lobby nationaliste

Mais il n’est pas facile de dénoncer la chasse aux dauphins au pays du soleil levant. Le documentaire The Cove, sortie en France en septembre dernier et récompensé aux Oscars n’a toujours pas été diffusé au Japon. Les premières projections ont été annulées à la suite de protestations de groupes nationalistes qui l’accusent d'être anti-japonais. Il devrait finalement être distribué dans des cinémas japonais en juillet.