Japon : Paris craint "le pire des scénarios"

"Nous sommes dans l'urgence absolue", a dit la présidente d'Areva Anne Lauvergeon s’inquiétant du manque d'eau pour refroidir la centrale.
"Nous sommes dans l'urgence absolue", a dit la présidente d'Areva Anne Lauvergeon s’inquiétant du manque d'eau pour refroidir la centrale. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Les spécialistes du nucléaire sont alarmistes. Deux avions vont rapatrier des Français.

L’heure est au pessimisme concernant l’évolution de la situation au Japon, le gouvernement français redoutant le "pire des scénarios" dans la catastrophe nucléaire en cours.

Nicolas Sarkozy a présidé mercredi une réunion interministérielle sur l'accident nucléaire de Fukushima, avec François Fillon et Christine Lagarde (Economie), Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie) et Eric Besson (Industrie). Ces deux derniers avaient été auparavant auditionnés à l'Assemblée avec les représentants de la filière nucléaire, tous tenant des propos alarmistes.

"Nous sommes dans l’urgence absolue"

Du côté des acteurs de la filière nucléaire, la tonalité des commentaires ne variait pas : "Nous sommes dans l'urgence absolue", a dit la présidente d'Areva Anne Lauvergeons’inquiétant du manque d'eau pour refroidir la centrale.

L'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) a évoqué des "retombées radioactives extrêmement fortes dans l'enceinte des installations" exposant les intervenants "à des conditions extrêmes".

Deux avions pour les ressortissants français

Les autorités françaises ont mis deux avions gouvernementaux à disposition de leurs ressortissants souhaitant quitter le Japon, rappelant que "compte tenu de l’évolution possible de la situation, il est recommandé aux Français de Tokyo de quitter la région pour le sud du pays ou pour la France".

Sur le même mode inquiet, le porte-parole du gouvernement François Baroin a lui aussi concédé que "le pire des scénarios est une hypothèse qu'on ne peut pas écarter aujourd'hui". Avant de préciser que "le pire des scénarios, c'est évidemment un impact supérieur à Tchernobyl", en référence à la catastrophe nucléaire de 1986 en Ukraine.

Malgré les inquiétudes, Nicolas Sarkozy a profité du Conseil des ministres pour réaffirmer son refus de remettre en cause le virage nucléaire opéré dans les années 1960 par la France, et souligné la "pertinence" de cette option pour le pays et "son indépendance énergétique".

Des comprimés d’iode pour l’outre-mer

Au Japon, l'équipe de la Sécurité civile française envoyée pour aider aux opérations de secours a quitté mercredi Sendaï pour se replier 350 km au nord, à cause notamment de "la situation nucléaire et radiologique actuelle".

Enfin Paris a commencé à envoyer à titre préventif des comprimés d'iode dans certains de ses territoires d'outre-mer, notamment dans le Pacifique sud, même s'il n'y existe pas "à ce stade de risque de contamination"