Israël : la campagne de haine des extrémistes

Les actes de vandalisme visant notamment les chrétiens se multiplient avant la visite du pape en Terre sainte.
Les actes de vandalisme visant notamment les chrétiens se multiplient avant la visite du pape en Terre sainte. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
INQUIÉTANT- A moins de deux semaines de la venue du pape François, les actes anti-chrétiens et islamophobes se multiplient.

"Le climat actuel me rappelle l’ambiance de haine qui régnait dans le pays avant le meurtre de mon père". Ces mots forts sont signés Dalia Rabin, la fille du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, assassiné en 1995 par un juif extrémiste. Sa déclaration fait allusion à la multiplication récente des actes de vandalisme islamophobe et anti-chrétien. Un phénomène jugé inquiétant, à moins de deux semaines de la venue du pape François en Terre sainte. 

Tensions autour du Cénacle. A Jérusalem, un lieu concentre les tensions : le Cénacle, lieu du dernier repas du Christ pour les chrétiens, tombe du roi David pour les juifs. Le pape François doit y célébrer une messe lors de sa venue. Mardi, des extrémistes ultra-orthodoxes s’y sont rassemblés pour protester contre un supposé projet du gouvernement israélien de restitution du lieu au Vatican. Mais l’Eglise catholique a assuré qu’elle ne voulait récupérer que l’usage du lieu, pas sa propriété. 

Le Cénacle à Jérusalem

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"Mort aux Arabes". Depuis plusieurs semaines, les ultra-orthodoxes font parler d’eux et auraient perpétré plus d’une vingtaine d’actes anti-chrétiens ou islamophobes depuis le début de l’année, selon Le Figaro. Vendredi, de nouvelles inscriptions anti-chrétiennes et racistes ont ainsi été découvertes à Jérusalem. Sur une maison de la Vieille ville de Jérusalem, on pouvait lire ces mots : "mort aux Arabes". Et sur le mur de l’église roumaine Saint-George, était inscrit : "le prix à payer, le Roi David pour les juifs, Jésus est une ordure".

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Un rabbin extrémiste. "Le prix à payer", c’est l’appellation donnée depuis 2008 à ces actes commis par des colons extrémistes et des activistes d’extrême-droite, qui entendent ainsi "répondre œil pour œil à toute action jugée hostile à la colonisation", détaille Le Monde. Ces attaques, pneus crevés, graffitis racistes ou véhicules incendiés, visent les musulmans, les chrétiens et parfois même l'armée. Elles sont rarement punies. Derrière les actions récentes plane l’ombre du  rabbin Yitzhak Ginzburg, enseignant dans une yéchiva, une école religieuse, de la colonie de Yitzhar, bastion du radicalisme nationaliste-religieux. D’après les services de renseignement israélien, certains de ses disciples seraient en effet responsables des actions de ces dernières semaines. 

Les évêques "préoccupés". Le phénomène ne passe pas inaperçu, alors que le pape François doit se rendre dans dix jours en Israël, pour son voyage prévu du 24 au 16 mai. Les évêques  de Terre sainte s’en sont ainsi émus, se disant "très préoccupés par le manque de sécurité et par l’absence de réactivité sur la scène politique". Ils ne sont pas les seuls : dans son dernier rapport annuel sur le terrorisme, le département d’Etat américain a cité les actions du "prix à payer" pour la première fois. Signe que le "prix à payer" inquiète aussi les autorités israéliennes, le gouvernement a tenu la semaine dernière une réunion d’urgence avec le procureur général et les chefs des services de sécurité, et envisage désormais d’accroître les restrictions de mouvement pour les suspects et de les arrêter en cas d’infraction. 

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