Israël conteste un vieux reportage de France2

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avec Reuters , modifié à

Les autorités israéliennes a exigé dimanche de France 2 qu'elle corrige un reportage datant de septembre 2000 sur la mort d'un garçonnet palestinien dans les bras de son père qui avait enflammé les esprits et déclenché une flambée de violences contre l'Etat hébreu.

Mohammed al Doura, 12 ans, et son père, Djamal, avaient été filmés dans la bande de Gaza par une équipe de la chaîne de télévision publique française terrorisés à l'abri d'un muret, pris sous les tirs croisés entre l'armée israélienne et des activistes palestiniens, au début de la seconde "intifada". L'enfant avait ensuite été découvert sans vie. Son père avait en revanche survécu, blessé.
     
Dans un rapport de 36 pages publié dimanche, les autorités israéliennes estiment que l'affirmation de France 2 selon laquelle Tsahal serait responsable de la mort du petit garçon est "destructive" et a alimenté pendant des années des attaques par des islamistes radicaux contre des intérêts israéliens et américains.

Fondé sur le visionnage des images de France 2, le rapport d'enquête israélien affirme qu'"il n'existe aucune preuve selon laquelle l'armée israélienne serait en quoi que ce soit responsable de blessures (causées au père et à l'enfant)". "Le visionnage a montré qu'il est extrêmement douteux que les impacts de balles retrouvés dans les parages puissent avoir été tirés depuis la position israélienne".

"Reste le besoin de corriger de manière publique et de clarifier la séquence des événements tels qu'elle a été été narrée par France 2 comme une première étape visant à atténuer  les conséquences destructrices du reportage".

A Gaza, Djamal al Doura a contesté le rapport israélien en le présentant comme une "nouvelle invention". Interrogé par Reuters, il a exigé la tenue d'une enquête internationale avec participation arabe sur les événements vieux de près de 13 ans. France 2 a quant à elle réagi au rapport israélien en déclarant dans un communiqué qu'il "témoigne d'une volonté de participer à une enquête internationale indépendante menée selon les normes internationales". La chaîne ajoute être disposée à contribuer à l'exhumation du corps du peit Mohammed "pour aider à clarifier les circonstances" de sa mort.