Impôts : un tiers des Grecs incapables de payer

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avec AFP , modifié à
POCHES VIDES - Le gouvernement estime qu'il faut donner une respiration aux contribuables.

L'inexorable montée des impayés d'impôts en Grèce, qui concerne plus d'un tiers des contribuables, préoccupe le gouvernement qui examine notamment la possibilité de donner des délais.

3.344.246 contribuables présentent des arriérés. "Il nous faut donner une respiration aux contribuables. Depuis le début de l'année, les impayés continuent d'augmenter rapidement, nous examinons les solutions", a indiqué une source au ministère des Finances, confirmant des informations de presse. L'une des propositions consisterait à augmenter le nombre de mensualités prévues dans le cadre de la procédure de règlement à l'amiable des impayés.

Actuellement prévue en douze versements, elle pourrait passer à 48 versements mais "c'est une question qui doit être discutée avec la troïka" UE-BCE-FMI des créanciers du pays, a précisé cette source à l'AFP. Selon les données du ministère, dans le pays de onze millions d'habitants, 3.344.246 contribuables présentent des arriérés de paiement d'impôts. Ces derniers constituaient fin avril un montant cumulé de plus de 66 milliards d'euros, soit plus d'un tiers des 182 milliards d'euros du PIB en 2013.

Abaisser progressivement les impôts. Le rythme d'augmentation des impayés dans un pays qui a traversé six années de récession ne cesse de croître: plus 5 milliards entre 2010 et 2011, plus 8 milliards entre 2011 et 2012, plus 10 milliards entre 2012 et 2013, plus 12,5 milliards entre 2013 et 2014. Sur les quatre premiers mois de cette année, 4,3 milliards d'impayés se sont déjà ajoutés au total.

Le gouvernement d'Antonis Samaras, Premier ministre conservateur qui gouverne avec les socialistes et dont le parti a été devancé par la gauche radicale Syriza aux européennes, a récemment fait part de sa volonté d'abaisser progressivement les impôts qui ont grimpé en flèche pour faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat en faillite. Cet engagement sera cependant très délicat à tenir dans un contexte budgétaire contraint pour le pays toujours sous étroite surveillance de ses bailleurs de fonds.

Le vice-ministre des Finances Giorgos Mavraganis avait récemment indiqué que des baisses d'impôts ne mettraient pas en danger l'objectif de recettes du gouvernement fixé dans le budget de moyen terme, qui serait atteint grâce au "retour de la croissance" (+0,6% prévu en 2013)et "au combat contre l'évasion fiscale".

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