"Ils lui ont brisé les mains"

© REUTERS
  • Copié
et Patrice Thomas , modifié à
Le dessinateur Plantu revient sur le lynchage du caricaturiste syrien Ali Ferzat.

"Ils lui ont brisé les mains, surtout la main gauche, celle avec laquelle il dessine. Le dessinateur Plantu revient vendredi, sur Europe 1, sur le lynchage de son ami, le caricaturiste syrien Ali Ferzat.  

"Une sauvagerie" destinée à le faire taire, selon Plantu :

 

Tout a commencé quand quatre hommes l'ont enlevé alors qu'il rentrait chez lui en voiture jeudi à l'aube. Ces ravisseurs lui ont brisé deux doigts de la main gauche, le bras droit et l'ont frappé à l'oeil gauche. Puis ils l'ont laissé blessé sur le bord d'une route. L'artiste, âgé de 60 ans, a été trouvé par des passants et conduit à l'hôpital.

A l'hôpital, Ali Ferzat a affirmé avoir été enlevé par quatre personnes et l'un d'eux criait aux autres : "frappez-le aux mains pour qu'il arrête de dessiner et d'attaquer ses maîtres".  "Le dessin c'est mon destin. "Je continuerai mon oeuvre en dépit de l'agression que j'ai subie", a ajouté le dessinateur.

Paris a condamné l'agression

Dans des caricatures récentes, Ali Ferzat avait représenté le président syrien Bachar el-Assad en train de faire de l'auto-stop avec un colonel Kadhafi en fuite. "Pour le pouvoir, il a dépassé les bornes" explique Plantu.

Paris a condamné vendredi l'agression "brutale et choquante" du caricaturiste et rappelé sa détermination à "tout mettre en oeuvre" pour que le régime de Bachar al-Assad mette fin à la répression". Il ne sert à rien de museler ce type d'expression", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du ministère, lors d'un point de presse.