Grèce : la télévision publique renaît de ses cendres

La nouvelle version de la télévision publique grecque, NERIT, a été lancée dimanche sans fioritures.
La nouvelle version de la télévision publique grecque, NERIT, a été lancée dimanche sans fioritures. © CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE
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avec AFP , modifié à
LE RETOUR - La nouvelle télévision publique grecque a été lancée dimanche, onze mois après sa fermeture brutale, qui avait stupéfié le monde entier.

"Ceci est le premier bulletin de NERIT". C'est par ces simples mots que la journaliste Andrianna Paraskevopoulou a signifié dimanche aux téléspectateurs le lancement de la nouvelle version de la télévision publique grecque, baptisée NERIT, onze mois après la fermeture brutale et sans préavis d'ERT.

Un lancement sobre. Le président de NERIT avait en effet promis qu'il n'y aurait qu'une "modeste cérémonie" pour lancer la nouvelle entité. Et ce lancement s'est en effet déroulé dans la plus grande sobriété : dans l'après-midi, un compte à rebours a été affiché sur l'écran de DT, l'ersatz de télévision publique mis en place à la hâte pour remplacer ERT après sa fermeture. Puis, à 18 heures, le logo de DT a été remplacé par le N de NERIT, tandis que démarrait le bulletin d'information d'Andrianna Paraskevopoulou, sur un plateau à dominante rouge.

Le passage de DT à NERIT : 

Dans son journal, un seul sujet consacré à NERIT (Nouvelle Radio-Internet-Télévision grecque), pour promettre "pluralisme, fiabilité, humanité et respect de la culture et de l'histoire". Après ce bulletin d'une heure et demie, sports compris, NERIT a diffusé un classique comique en noir et blanc, en l'honneur de la journée mondiale du rire. 

Un symbole important pour le gouvernement. En Grèce, cette remise en route représente un symbole important. Le 11 juin dernier, le gouvernement grec avait décidé de faire cesser brusquement les émissions de ERT, notamment pour se conformer aux exigences de ses créanciers. Ce choix, qui avait causé la stupéfaction dans le monde entier, avait alors été justifié par Athènes par le fait qu'avec ses 2.600 employés et ses 300 millions d'euros de coûts annuels, était "un cas exceptionnel d'absence de transparence et de dépenses incroyables".

Revivez les dernières minutes de la chaîne ERT :

Pour l'image du gouvernement de coalition dirigé par Antonis Samaras, cette remise en route est donc importante, surtout à deux semaines d'élections nationales et européennes cruciales pour lui. 

Dans les semaines qui viennent, la programmation de NERIT doit s'étoffer, avec 16 nouvelles émissions, dont certaines consacrées aux élections locales et européennes. Mais dans la presse, NERIT ne fait pas l'unanimité et l'édition dominicale de To Vima titrait sur le "chaos total" de ce "lancement incomplet". Pour ce quotidien de gauche modérée, le gouvernement, après avoir pris la décision "hâtive" de fermer ERT, a une manière "encore plus tragique" de gérer la nouvelle entité. 

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