Israël est sur la sellette. Depuis lundi matin, et l’attaque meurtrière de la flottille humanitaire par l'armée de l'Etat hébreu, les condamnations parviennent des quatre coins de la planète. A l'ONU, une réunion d'urgence a été convoquée lundi soir pour plancher sur une déclaration collective. Et après de très longues heures de discussion, l'instance est parvenue à adopter mardi matin une résolution sur le sujet.
Le Conseil de sécurité réclame donc à l'Etat hébreu une enquête "rapide, impartiale, crédible et transparente" sur l'intervention militaire, ainsi que la libération immédiate des navires et des civils détenus. par ailleurs, l'ONU a condamné l'abordage meurtrier de la flottille. Les Etats-Unis, réticents jusqu'au bout et derniers soutiens d'Israël, ont donc fini par céder.
Quelques heures plus tôt, les Etats-Unis avaient dit déplorer les "pertes en vie humaines". Tout en attendant de connaître les circonstances exactes de la "tragédie", selon un communiqué de la Maison-Blanche diffusé lundi. Plus tranché, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est quant à lui dit "choqué" et a réclamé une enquête.
L'Union européenne condamne
Parlant d'une seule voix lundi soir, l'Union européenne a dit "condamner" l'usage de la violence. Auparavant, la France, Chypre, l'Egypte, la Jordanie, l'Autriche, la Grèce, l'Irlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, l'Autriche et l'Espagne avaient tour à tour annoncé qu'ils convoquaient les ambassadeurs d'Israël présents dans leur pays pour avoir des explications. Certains étaient inquiets pour leurs ressortissants ayant pris part à l'expédition. "Nous devons tout faire pour éviter que cette situation difficile ne donne lieu à une escalade", a prévenu la chancelière allemande, Angela Merkel.
Finalement, seule l’Italie a pris ses distances. La présence de la flottille au large de Gaza "est une pure provocation avec un objectif politique précis", a commenté le sous-secrétaire d'Etat italien aux affaires étrangères, Alfredo Mantica.
La colère des pays arabes
L'Otan va également se réunir en urgence, à la demande de la Turquie. Ce pays, d’où le convoi est parti, avait exhorté dès dimanche soir Israël à laisser passer le convoi humanitaire. Lundi, la Turquie a dénoncé un "incident déplorable [qui] peut entraîner des conséquences irréparables sur nos relations bilatérales." Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n'a pas hésité à dénoncer un acte de "terrorisme d'Etat".
C’est dans les pays autour du Proche-Orient que les réactions ont été les plus vives. "Ce qu'Israël a commis à bord de la 'flottille de la liberté', c'est un massacre", a estimé Mahmoud Abbas, le président palestinien, qui a décrété trois jours de deuil national.
Surtout, à Gaza, le Hamas, qui contrôle ce territoire, a appelé "tous les Arabes et les musulmans à se soulever devant les ambassades sionistes dans le monde entier", a déclaré un de ses porte-parole, Sami Abou Zouhri. Dans une région-poudrière, qui ne demande qu’à s’enflammer, Israël pourrait donc bien avoir fait une étincelle aux conséquences dramatiques.