Flotille : Israël a "failli" dans sa gestion

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La 1ère commission d’enquête sur le raid a conclu à de nombreuses erreurs de l’état-major israélien.

La "Flottille de la liberté", emmenée par le ferry turc Mavi Marmarae et transportant des militants et humanitaires pro-palestinien était attendu et redouté par Israël. Pourtant, malgré une surveillance et une préparation en amont, l’armée israélienne s’est montrée "défaillante" dans la gestion de cette crise, qui a fait neuf morts fin mai.

"Des erreurs ont été faites dans le processus de décision, y compris à un échelon relativement supérieur, qui ont contribué à un résultat que nous n'avions pas souhaité" : telle est la conclusion du rapport d’enquête de la commission Eiland, du nom de ce général à la retraite, rendu public lundi.

"Le rapport dénonce une préparation défaillante (dans la collecte de renseignements) avant l'arrivée (de la flottille) et une préparation défaillante dans la stratégie d'intervention, l'évaluation de la situation et l'organisation de l'opération" contre la flotille envoyée depuis la Turquie, analyse le quotidien Yedioth Ahronoth.

Le rapport Eiland, lourd de 150 pages, pointe également une culture de l’irresponsabilité au sein de l’armée. "La norme, pour le meilleur et pour le pire, au sein de l’armée au cours des dernières années a été d’éviter toute responsabilité", dénonce le Jerusalem Post. Malgré des conclusions très critiques, le rapport ne demande pas la démission des officiers incriminés.

Une 2ème commission, plus politique

Si Israël a toujours refusé la création d'une commission internationale, dont les conclusions se révèleraient très critiques, l’Etat hébreu a en revanche multiplié les commissions pour faire la lumière sur cet arraisonnage raté.

Une commission composée d'un ancien magistrat de la cour suprême et de deux observateurs internationaux va enquêter sur l'aspect politique de cette affaire et devra auditionner le Premier ministre Benjamin Netanyahu ainsi que d'autres responsables.

Un autre navire approche de la bande Gaza

Une fondation libyenne, dirigée par le fils de Mouammar Kadhafi, a affrété un nouveau navire à destination de la bande de Gaza. Le cargo Amalthéa, parti de Grèce samedi soir et battant pavillon moldave, est censé transporter des biens de première nécessité, mais doit surtout tester une nouvelle fois les limites du blocus israélien sur Gaza.

L’armée israélienne est donc "sur le qui-vive", comme le reconnait son porte parole. "Israël ne permettra pas au bateau de décharger sa cargaison directement au port de Gaza", a renchéri le ministre israélien Yossi Peled, du parti de Benjamin Netanyahu. L’armée israélienne n’aura pas droit à l’erreur.