Chute du gouvernement libyen

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avec AFP
Le Premier ministre Ali Zeidan est accusé de ne pas avoir enrayé les violences dans le pays. Le Congrès l'a démis de ses fonctions.

L'INFO. Le Premier ministre libyen a été démis mardi de ses fonctions par le Parlement après un bras de fer de plusieurs mois. "Le retrait de confiance du gouvernement" figurait ainsi quotidiennement à l'ordre du jour du Congrès depuis plusieurs mois, mais les voix n'étaient pas assez nombreuses pour faire tomber Ali Zeidan. Aujourd'hui, "la situation du pays devient insupportable. Même les députés qui soutenaient le Premier ministre n'ont plus le choix", a expliqué une députée.

Peu après cette annonce, le ministre de la Défense a prêté serment devant le Congrès, comme le montraient des images de la télévision nationale.

Parlement et gouvernement se renvoient la balle. Le Premier ministre est régulièrement critiqué pour n'avoir pas su rétablir la sécurité dans le pays, plus de deux ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Ali Zeidan, un indépendant appuyé par les libéraux, accusait régulièrement les islamistes de vouloir l'éjecter pour prendre le pouvoir en Libye. Depuis son entrée en fonction en novembre 2012, son gouvernement et le Congrès s'accusent mutuellement des difficultés.

Pendant ce temps, des factions et groupes d'ex-rebelles rivaux forment un cocktail dangereux qui pourraient faire basculer le pays dans la guerre civile. Les autorités ont jusqu'à présent échoué à former une police et une armée professionnelles et, signe de leur faiblesse, elles sont régulièrement la cible d'attaques. Ali Zeidan a lui-même été enlevé durant quelques heures par un groupe armé en octobre.

Inquiétude sur le pétrole. Le Congrès reproche aussi à M. Zeidan de n'avoir pas résolu une crise pétrolière qui dure depuis plusieurs mois, depuis la fermeture des principaux ports pétroliers par des protestataires. Le chargement d'un pétrolier nord-coréen, qui travaillait pour les autonomistes, a ravivé les critiques contre le Premier ministre.

Excédé, le Congrès a annoncé lundi la formation d'une force militaire chargée de "libérer" les sites pétroliers occupés, une opération qui pourrait raviver des tensions et rivalités tribales et des velléités séparatistes dans l'Est.

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