Argentine : l'enquête se poursuit

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La rédaction d'Europe1.fr et Olivier Ubertalli, correspondant d'Europe 1 à Buenos Aires , modifié à
Quelque 80 policiers sont mobilisés dans la zone de Salta dans l'enquête sur la mort des Françaises.

La police argentine poursuit ses recherches pour tenter de retrouver le ou les meurtriers de deux jeunes Françaises. Les corps des deux étudiantes de 24 et 29 ans ont été découverts vendredi sur un chemin de randonnée de la zone très touristique de Salta à 1.600 km de Buenos Aires. Elles avaient disparu le 16 juillet dernier.

L'une des victimes, tuée d'une balle dans le front, présentait des traces de violences sexuelles. Elle avait des ecchymoses sur le corps, ses vêtements étaient déchirés, et elle paraissait avoir résisté à l'agression, selon une source proche de l'enquête. "Elle tenait des cheveux de l'agresseur dans son poing fermé", a déclaré le juge Martin Perez, chargé de l'affaire. L’autre, dont le cadavre a été retrouvé à quelques mètres de son amie, a été tuée d’une balle dans le dos et semble ne pas avoir été violée. Les hommes chargés de l’enquête sont aussi à la recherche de l'arme du crime : il s’agit d’un pistolet ou un revolver de calibre 22.

4 suspects arrêtés puis relâchés

Le juge argentin en charge du dossier a dit estimer que le ou les responsables de ce meurtre pourraient se trouver parmi la population clairsemée de cette région au relief accidenté, des bergers qui élèvent leurs animaux dans des conditions précaires ou encore parmi les employés du site de randonnée, exploité par une entreprise privée. Le site de Salta est visité chaque jour par des dizaines de touristes du monde entier. Le juge a souligné que l'endroit où les corps ont été trouvés ne peut s'atteindre qu'à pied et après deux heures de marche.

Selon la presse argentine, la police a arrêté dimanche trois suspects, qu'elle a ensuite relâchés. Un quatrième homme a été arrêté lundi : il s'agit d'un loueur de chevaux de 43 ans. Il a été relâché dans la nuit de lundi à mardi faute de preuves.

Un faux circuit touristique ?

Quelque 80 enquêteurs argentins sont mobilisés pour fouiller la zone de Salta. Les premiers résultats des autopsies révèlent que les deux jeunes filles n'ont absorbé aucun aliment ni aucune boisson, les deux jours précédant leur mort. Et, selon les enquêteurs, leur décès serait intervenu entre mardi 26 et jeudi 28 juillet. De quoi relancer la piste de l'enlèvement, puis de la séquestration.

La police enquête désormais sur un trafic de faux guides, alimentant un faux circuit touristique.

Les propriétaires de l'hôtel où les deux Françaises ont séjourné devront également expliquer pourquoi elles n'ont pas prévenu la police de la disparition des deux jeunes femmes. La police recherche par ailleurs un groupe de quatre touristes qui s'était engagé sur le même chemin de randonnée, quelques minutes seulement après les deux Françaises.

Le gouverneur de la province de Salta, Juan Manuel Uturbay, a ordonné "l'élucidation urgente de cet acte aberrant". Il a indiqué qu'il mettait à la disposition de la justice "toute la logistique" de l'administration de la province, dont le tourisme est l'une des principales sources de revenus. Selon le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal, c'est "une région qui n’est pas connue pour son insécurité".

Les familles des victimes ont rencontré le secrétaire d'Etat aux Français de l'étranger David Douillet dimanche, et se sont envolées pour l'Argentine. Elles demandent à ce que leur intimité soit respectée, et que leurs identités ne soient pas divulguées. Les corps des deux victimes ont été rapatriés en France.