Accrochage Israël-Liban : à qui la faute ?

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Europe1.fr (avec Reuters)
La Finul assure que les soldats étaient en territoire israélien. Les Libanais n’en démordent pas.

La Force intérimaire de l'Onu au Liban (Finul) a dit mercredi avoir établi que les soldats israéliens impliqués la veille dans un incident frontalier avec l'armée libanaise se trouvaient, lorsque celui-ci s'est produit, au sud de la "ligne bleue", c’est-à-dire du côté israélien. L'accrochage, autour du village d'Adaïsseh, a coûté la vie à trois Libanais, dont deux soldats, et à un lieutenant-colonel israélien, ravivant brusquement la tension à la frontière et la crainte d'un nouveau conflit d'envergure.

Des arbres du côté israélien

L'étincelle qui a mis le feu aux poudres est l'élagage par Tsahal d'arbres qui gênaient la surveillance à distance de la ligne de démarcation provisoire définie par l'Onu à la suite du retrait des forces israéliennes du Sud-Liban, en 2000. L'armée libanaise a évoqué un "franchissement de la ligne technique de la frontière par l'ennemi israélien" tandis que le commandement israélien a évoqué une "embuscade planifiée" de "tireurs embusqués" contre des officiers "à l'intérieur de leur territoire".

À Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé le Liban et le Hamas d'être responsables des incidents des derniers jours et a menacé d'y répondre avec fermeté. "Notre politique est claire, Israël répond et continuera de répondre avec force à toute attaque contre ses citoyens et ses soldats", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.

Le porte-parole du Premier ministre a jugé que la mise au point de la Finul étayait la version israélienne voulant que "l'attaque libanaise" ait été "à la fois injustifiée et non provoquée". Mais le ministre libanais de l'Information, Tarek Mitri, a soutenu que les Israéliens avaient empiété sur le territoire libanais, même si c'était au sud de la ligne bleue, que, selon la Finul, "toutes les parties doivent respecter dans son intégralité".

De terribles conséquences

Les Nations unies, les Etats-Unis et la France ont appelé les parties à faire preuve d'un maximum de "retenue". Une réunion tripartite Finul-Liban-Israël était prévue dans la soirée. Écartant toute retenue "si Israël s'attaque de nouveau à l'armée libanaise", Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah - qui n'a pas pris part à l'accrochage de mardi -, a assuré ne pas s'attendre, pour cette fois, à ce que l'incident dégénère en nouveau conflit.

Un nouveau conflit israélo-libanais pourrait se révéler plus dévastateur encore que celui de 2006, qui avait fait 1.200 morts du côté libanais, des civils pour la plupart, et 158 du côté israélien, essentiellement des militaires. Le Hezbollah aurait, selon les services de renseignement israéliens, reconstitué un arsenal de quelque 40.000 roquettes et autres missiles, soit dix fois plus que le nombre de projectiles qu'il avait fait pleuvoir sur l'Etat juif il y a quatre ans.