500 migrants portés disparus en Méditerranée

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avec Virginie Riva et agences , modifié à
DRAME - Selon deux survivants, les passeurs ont volontairement embouti leur bateau. Ce pourrait être le plus grand "homicide de masse" de migrants de ces dernières années.

Les faits. Ils étaient partis début septembre des côtes égyptiennes avec l'espoir d'atteindre clandestinement l'Europe. Si le nombre de migrants impliqués dans le drame n'est pas clairement établi, on parle de 500 personnes, le drame, lui est clairement établi. Selon deux Palestiniens repêchés par un porte-conteneurs panaméen après un jour et demi de survie à la dérive, leur bateau a fait naufrage en pleine mer, laissant peu d'espoir de retrouver d'autres survivants. Plus choquant encore, les deux hommes, repêché non loin des côtes maltaises, ont expliqué que ce sont leurs passeurs eux-mêmes, qui, depuis un autre bateau, ont volontairement embouti la poupe de leur embarcation.   

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Le récit. Avec leur compagnons d'infortune, les deux Palestiniens avaient donc embarqué sur le bateau censé les amener en Europe au début du mois de septembre, sur les côtes égyptiennes. Femmes, enfants, personnes âgées, une diaspora du musulmane s'engage dans la traversée, puisqu'on retrouve des Palestiniens, mais aussi des Soudanais, des Égyptiens et des Syriens à bord. Après plusieurs jours de navigation, les passeurs demandent à leurs clients de changer de navire à plusieurs reprises. Les embarcations dans lesquelles se retrouvent les candidats à l'immigration sont de plus en plus petites et de moins en moins rassurantes. Ils refusent alors de changer une nouvelle fois. Les passeurs, depuis un autre bateau, les éperonnent à la poupe et provoquent volontairement le naufrage.

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Les suites judiciaires. Les deux témoins ont été entendus par la police italienne, et les premiers éléments semblent très vraisemblables pour les forces de l'ordre qui ont ouvert une enquête. De son côté,l'Organisation internationale des migrations (l'OIM), parle d'un "homicide de masse". Son porte-parole en Italie Flavio Di Giacomo a déclaré que neuf autres survivants avaient été repêchés par des navires grecs ou maltais, "mais ils semblent que tous les autres aient péri". Quel qu'en soit l'origine, ce naufrage, si le bilan se confirme, serait le plus grave de ces dernières années.