300.000 Anglais contre l'austérité

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avec AFP , modifié à
Des heurts ont éclaté à Londres en marge de la manifestation contre le plan du gouvernement.

"La participation est au-delà de tout ce dont nous avions rêvé. C'est fantastique. C'est la plus grande manifestation depuis une génération à Londres." Le secrétaire général du syndicat britannique Unite, Len McCluskey, n'en revient pas. Près de 300.000 Britanniques se sont retrouvés samedi dans le centre de Londres pour protester contre l'austérité. Mais des heurts ont éclaté en marge de la manifestation.

Les syndicats ont affirmé que le rassemblement contre la politique d'austérité avait rassemblé bien plus de 250.000 personnes, ce qui en ferait la plus importante manifestation dans la capitale britannique depuis les marches de 2003 contre la guerre en Irak et le plus important mouvement social depuis deux décennies.

"Ne cassez pas la Grande-Bretagne"

Le cortège s'est ébranlé peu avant midi, passant devant le Parlement et la résidence du Premier ministre David Cameron, saluée par des huées, pour rejoindre Hyde Park où un grand rassemblement était prévu en début d'après-midi. "Ne cassez pas la Grande-Bretagne", "défendons nos services publics", proclamaient les pancartes des manifestants.

Les manifestants protestaient contre les coupes claires dans les dépenses de l'Etat, les réductions d'emplois dans la fonction publique, les augmentations d'impôts et la réforme des retraites annoncés par le gouvernement de David Cameron, qui réunit conservateurs et libéraux. "Je suis ici parce que le gouvernement nous fait payer pour réparer ce qu'ont fait les banquiers. Il est entrain de construire une société où les riches le sont encore plus et les faibles encore plus démunis", explique Gillian Siddons, un retraité de 60 ans.

L'objectif prioritaire du gouvernement, au pouvoir depuis un peu moins d'un an, est de résorber le déficit budgétaire de la Grande-Bretagne, actuellement de l'ordre de 10% du PIB, d'ici 2015 afin de protéger la note souveraine AAA du pays sur les marchés de la dette. Mais les syndicats estiment que la cure d'austérité va trop loin, qu'elle est trop rapide et, surtout, doutent des vertus de cette thérapie de choc qui, estiment-ils, menace la croissance future et risque de déclasser des millions de Britanniques alors que le chômage est déjà à son plus haut depuis 1994.

Échauffourées sur Oxford Street

La police redoutait que ce rassemblement ne dégénère à l'instar de ce qui s'est produit en décembre dernier lorsque des manifestations étudiantes contre la hausse des frais universitaires ont provoqué les pires émeutes que Londres ait connues en plusieurs décennies. Et amlgré un très important dispositif policier, des échauffourées avec la police ont éclaté notamment sur Oxford Street, une des grandes artères commerçantes de Londres. Des groupes de "casseurs" vêtus de noir et le visage masqué ont lancé des pétards et des fumigènes avant de pénétrer de force dans une agence de la banque HSBC. Ils ont également brisé les vitrines d'un restaurant McDonald, d'un magasin et d'une autre agence bancaire.