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Margaux Fodéré / Crédit photo : Laure Boyer / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Calendrier maintenu. Les logements classés G seront bien interdits à la location à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. Malgré leur bonne volonté, les propriétaires craignent de pas pouvoir tenir les délais, à cause de blocages inattendus, comme les copropriétés ou les règles d’urbanisme.
REPORTAGE

C’est une date qui risque de donner du fil à retordre aux propriétaires bailleurs. Après avoir laissé planer le doute, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire l’a confirmé mercredi : à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, il sera bel et bien interdit de louer un appartement classé G. 

Les propriétaires s’activent, ils ont déjà contacté des entreprises pour effectuer les travaux dans les temps. Malgré leur bonne volonté, pour certains le calendrier sera intenable, à cause de contraintes extérieures.

Des complications pour les propriétaires

C’est la situation dans laquelle se trouve Loïc. Il y a six mois, il découvre que le bien qu’il mettait en location jusqu’alors est classé G. Pour améliorer le diagnostic, il faut changer les fenêtres pour du double vitrage et surtout refaire l’isolation extérieure. C’est ici que la situation se complique avec la copropriété.

"Leur réponse, c'est que nous sommes dans une résidence où il y a énormément de personnes âgées, des gens qui allaient finir leur vie ici. Donc, la copropriété n'a pas vu l'utilité de refaire l'isolation extérieure", détaille le propriétaire. Autre possibilité : la pompe à chaleur, mais trop chère, estime Loïc. Depuis, la situation est figée. "C'est un appartement qu'à partir de 2025, je ne peux plus mettre en location. J'avais eu un potentiel acheteur. L'acheteur potentiel n'a pas eu son prêt parce qu'en fait, comme le DPU n'est pas bon, les banques n'acceptent pas", déplore-t-il. 

Valentine**, elle, a bien le soutien de sa copropriété pour refaire l’isolation extérieure et mettre en location son appartement à Vincennes, un bien classé G+. Mais cette fois-ci, ce sont les règles d’urbanisme qui bloquent. Elle a même fait appel à une entreprise, Optimmo Energies, pour l’aider dans sa rénovation. "C'est une rue classée patrimoine de France, on est obligé d'obtenir du coup l'accord des bâtiments de France. Les demandes sont systématiquement refusées jusqu'à présent parce qu'ils ne veulent pas qu'on touche aux façades de l'immeuble", témoigne-t-elle. Et Valentine ne veut pas renoncer à son premier patrimoine immobilier, ni le vendre à perte.

** Le prénom a été modifié