Devenir propriétaire d'un château pour le prix d'un appartement parisien, c'est possible !

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Christophe Bordet, édité par Yanis Darras
Et si le rêve de la vie de château se révelait être plus accessible qu'il n'y parait ? Ce petit secteur de l'immobilier ne connaît pas la crise, avec près de 1.000 transactions par an. Pour le prix d'un appartement de moyenne surface à Paris, il est possible de devenir châtelain. Mais attention, ces demeures coûtent cher à retaper.

"Quand le bâtiment va, tout va !" Cette phrase prononcée au 19e siècle par l’ancien maçon et député de la Creuse, Martin Nadaud, colle parfaitement au marché de niche que représentent les châteaux en France. Il faut dire que ce secteur affiche une santé insolente avec 1.000 transactions annuelles sur les quasiment 45.000 châteaux répertoriés. Dans le détail, 40% des acquéreurs sont étrangers, notamment Américains, Belges ou Hollandais, le reste étant Français. Pour tous, une même folie : détenir un petit bout d’Histoire de France.

Une nouvelle génération de châtelains

C'est le cas de Laetitia et Bruno Steux. Ce couple de quadragénaire, respectivement enseignante et directeur de recherche, passionnés de pierres anciennes, ont réalisé leur rêve d’enfant, il y a trois ans. Le couple est devenu propriétaire du château de la Saucelière, à Foussais-Payrée en Vendée. 750 m² habitables payés un million d’euros. Rénovation, entretien... "Le business plan est indispensable pour y voir clair dès le départ", affirme Laëtitia.

Car après l'achat de la bâtisse, il a fallu rénover la façade, isoler le grenier et installer du double vitrage sur une soixantaine de fenêtres, le tout sans aides publiques. Pour y arriver, ils ont dû compter sur seulement quelques dons de particuliers. Maintenant, les châtelains comptent bien remettre en état le clocher et sa cloche gravée du nom du seigneur qui occupait les lieux au 16e siècle. Toute une histoire appelée à s’amplifier avec l’accueil du public pour les journées du patrimoine et l’ouverture de chambres d’hôtes.

Des châteaux au même prix qu’un appartement à Paris

Chez Barnes propriétés et châteaux, les premiers prix affichés tournent aux alentours de 300.000 euros. Selon Olivier Brunet, coassocié de la marque immobilière de luxe, ce sont des châteaux de petite taille, en entrée ou en sortie de village, avec 400 m² habitables sur des terrains de 3.000 à 5.000 m². Leur remise en état coûte souvent le double, voir le triple de leur prix.

Pour soutenir l'effort financier, Emmanuel Macron avait confié à Stéphane Bern en 2017 la responsabilité de venir en aide des petits propriétaires. Est né alors le loto du patrimoine, afin de récolter des dons et permettre de préserver le patrimoine de proximité. "Environ 20% des aides du loto du patrimoine sont attribuées à des châtelains", souligne le présentateur que vous retrouvez du lundi au venredi à 15h dans Historiquement vôtre sur Europe 1.

"En général, il faut qu’il y ait un besoin urgent de réparation, comme une toiture transformée en passoire, par exemple. Le propriétaire s’engage également à ne pas revendre le bâtiment. Je n’accepterai jamais que des personnes utilisent l’argent du loto dans la perspective de réaliser une plus-value", indique-t-il néanmoins.

Défiscaliser c’est possible, mais sous certaines conditions !

Pour bénéficier de la défiscalisation "Monuments Historiques", les bâtisses doivent y être inscrites via les directions régionales des affaires culturelles. Si ce n’est pas le cas, les propriétaires peuvent en faire la demande. Sont alors possiblement déduits des impôts, les intérêts d’emprunts liés à l’achat ou à l’entretien des bâtiments, certaines charges ou primes d’assurance. Il en va de même pour les successions et autres donations. Dernier avantage, les bâtiments classés échappent aux règles en matière de rénovation énergétique.