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Budget 2026 : François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés, «le 8 mai et le lundi de Pâques»

Julien Moreau / Sujet radio de Baptiste Morin - Mis à jour le . 2 min

Face à la nécessité de réduire la dette publique, François Bayrou propose de supprimer deux jours fériés en France. Il a proposé, lors de sa prise de parole face aux médias, le lundi de Pâques et le 8 mai, estimant que cela permettrait d’augmenter le temps de travail national pour soutenir l’économie, tout en restant ouvert à d’autres idées concernant les jours qui pourraient être supprimés.

Lors de la présentation de son plan pour le budget 2026, François Bayrou a exposé une proposition pour améliorer la situation économique de la France : la suppression de deux jours fériés. Selon lui, il faut "travailler plus", afin d’augmenter la production et l’activité économique sur l’ensemble de l’année. Cette mesure viserait à alléger la dette publique en renforçant la contribution nationale au travail.

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Le mois de mai, "un véritable gruyère"

Le Premier ministre a cité le lundi de Pâques, qu’il considère comme un jour férié sans réelle signification religieuse, et le 8 mai, pointant du doigt un mois de mai "devenu un véritable gruyère", entre ponts et congés, qui précède la période des vacances estivales. Pour lui, ces deux jours représentent des occasions de réduire les interruptions dans l’activité économique.

Dans les entreprises, dans la fonction publique et dans les écoles, tout le monde travaillera deux jours de plus. "Un jour férié travaillé en plus, ça fait à peu près 0,06 point de PIB. Donc si on a deux jours fériés, ça ferait le double, 0,12 points, c'est-à-dire à peu près 3 milliards et demi de richesses supplémentaires de PIB", souligne Bertrand Martinot, expert associé à l'Institut Montaigne et auteur du livre Le Travail et la Solution.

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"Il faut faire des choix, on ne peut pas tout faire"

 

Avec 11 jours fériés aujourd'hui, la France est dans la moyenne des pays européens. En supprimer deux, la ferait basculer dans la fourchette basse, aux côtés de l'Allemagne, du Danemark et des Pays-Bas. Un moindre mal, selon Bertrand Martinot. "Il faut faire des choix, on ne peut pas tout faire. On ne peut avoir la protection sociale à la française, le nombre de jours fériés à la Française, les 35 heures et la retraite à 62 ans et le pouvoir d'achat des Suisses. Il y a un moment où il faut choisir", avance-t-il.

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"Je suis prêt à accepter ou en examiner d’autres idées"

Toutefois, François Bayrou reste ouvert à d’autres propositions. "Je suis prêt à accepter ou à examiner d’autres idées", affirme-t-il, insistant sur le fait que son approche se distingue d’anciennes mesures comme la journée de solidarité, qui impliquait des prélèvements sur les entreprises sans garantie d’un travail effectif ce jour-là.

L'idée fait en tout cas évidemment penser au lundi de Pentecôte, devenu, en 2004, une journée de travail pour financer l'autonomie des personnes âgées ou handicapées. Sauf que depuis 2008, le lundi de Pentecôte est de nouveau férié, les écoles restant fermées, la situation était devenue tout simplement ingérable pour les parents. Ce n'est pas le modèle qu'a François Bayrou a en tête.

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"C'est pas du tout la même chose, c'est le pays tout entier qui se remet au travail un jour où depuis longtemps il ne travaillait plus", a déclaré le Premier ministre. Le lundi de Pâques et le 8 mai, travaillés par tout le monde, les actifs, les fonctionnaires et les élèves dans les écoles, générerait autour de 18 milliards d'euros d'activités et quelque 4 milliards d'euros pour l'État. 

La proposition suscite déjà des réactions contrastées. Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, a rapporté, sur X, que les députés de son parti n'accepterait pas la suppression de ces jours fériés.