Vendeur renversé à Versailles par la police : "on travaille pour faire vivre nos familles"

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Jihane Bergaoui, édité par Ugo Pascolo
Une enquête a été ouverte après la mort d'un vendeur à la sauvette de 58 ans, lundi, qui a pris la fuite devant lors d'un contrôle de police. Il a ensuite été percuté par un fourgon des forces de l'ordre.

La police des polices a ouvert une enquête. Dimanche dernier, devant le Château de Versailles, un père de famille sénégalais de 58 ans, Ismaël, a pris la fuite lors d'un contrôle d'identité. Mais il a été percuté par un fourgon de police, qui a aussi roulé sur le pied d'un des policiers. Lundi soir, le vendeur, qui était un sans-papier selon la police, a succombé à ses blessures. Et ses collègues sénégalais sont encore sous le choc.

"On travaille pour faire vivre nos familles". "C'est touchant, c'est choquant, parce que nous ne sommes pas des animaux", témoigne un vendeur au micro d'Europe 1. "Nous ne sommes pas des dealers, ici on travaille pour faire vivre nos familles". Sur la place d'Armes, ils sont une trentaine à agiter tours Eiffel en plastique et autres souvenirs sous le nez des touristes. Si tous assurent avoir des papiers en règle, c'est un véritable jeu du chat et de la souris qui se joue chaque jour avec la police. Lorsqu'un fourgon des forces de l'ordre approche, tous les vendeurs disparaissent, avant de revenir quelques minutes plus tard. Mais dimanche, le contrôle était plus insistant que d'habitude.

Enquête ouverte pour "homicide involontaire". "On connait très bien la police de Versailles", explique un autre collègue d'Ismaël. "Mais le groupe qui est venu dimanche était très agressif". "Je suis ici depuis cinq ans, et je n'avais jamais vu d'accident", ajoute un autre vendeur. "C'est la première fois qu'il y a un mort". Ces vendeurs sénégalais demandent que la lumière "soit faite" sur cet accident. Une enquête pour "homicide involontaire" a été ouverte par l'IGPN, la police des polices.