Mort de Clément Meric : une reconstitution faite à Paris

clément méric 1280
Tract "antifa" en la mémoire de Clément Méric.
  • Copié
avec AFP , modifié à
 Les juges d'instruction ont ordonné cette reconstitution, en présence d'enquêteurs de la Brigade criminelle et de tous les protagonistes de la rixe qui a couté la vie au militant "antifa". 

Près de deux ans après le drame, retour rue Caumartin, à Paris, pour le skinhead Esteban Morillo. Une reconstitution s'est tenue mardi matin dans le centre de Paris, sur les lieux de la rixe entre skinheads et antifascistes qui avait causé la mort de Clément Méric en juin 2013. Les juges d'instruction ont ordonné cette reconstitution, en présence d'enquêteurs de la Brigade criminelle, pour mieux cerner le déroulement de cette bagarre mortelle, décrite comme violente et très brève, et qui avait causé un vif émoi.

Tous les protagonistes étaient convoqués, dont les quatre skinheads mis en examen et les trois militants antifascistes qui accompagnaient ce jour-là Clément Méric. L'un de ces militants "antifa" est témoin assisté depuis avril. 

Des barrières pour tenir les badauds à l'écart. Plusieurs protagonistes sont arrivés sur place, dans ce quartier commerçant entre les grands magasins et la gare Saint-Lazare, avant le lever du jour, vers cinq heures du matin, accompagnés de leurs avocats. Des barrières, gardées par des CRS, étaient installées de chaque côte de la rue pour tenir à distance les curieux.

Une rixe mortelle entre antifas et skinheads. L'après-midi du 5 juin 2013, les deux groupes s'étaient croisés par hasard dans un immeuble où se tenait une vente privée de vêtements d'une marque prisée par les deux mouvances. Ils s'accusent mutuellement d'avoir provoqué les violences. L'un des skinheads, Esteban Morillo, présent mardi matin à la reconstitution, a cependant reconnu durant l'enquête avoir donné le premier coup de poing au visage de Clément Méric, parce qu'il se sentait menacé, puis un second, qui a fait chuter l'étudiant de Sciences-Po de 18 ans.

Le déclencheur de la dissolution des JNR et 3e voie. La mort de Clément Méric, devenu un symbole pour les antifascistes, avait causé un vif émoi. Alors ministre de l'Intérieur, Manuel Valls avait évoqué un "assassinat" et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait promis de "tailler en pièces" les groupuscules d'extrême droite. Dans la foulée, le gouvernement avait dissout Troisième Voie, dont étaient issus les skinheads, et son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), dirigés par Serge Ayoub, un vétéran de la mouvance. 

Mais les juges d'instruction avaient écarté une intention de tuer chez les skinheads, en mettant en examen deux d'entre eux pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et deux autres pour violences.