Une plainte déposée après un appel à "cramer" la mosquée de Béziers

Des menaces contre une mosquée de Béziers ont été proférées sur Facebook.
Des menaces contre une mosquée de Béziers ont été proférées sur Facebook. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Une plainte a été déposée mardi après la publication sur Facebook d'un message appelant à "cramer la mosquée" de Béziers. Le délégué général du Conseil français du culte musulman à Béziers a dénoncé "des amalgames insupportables". 

Une plainte a été déposée mardi par l'association culturelle des français musulmans de Béziers (ACFMB) après la publication sur Facebook d'un message appelant à "cramer la mosquée" de cette ville de l'Hérault, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. L'association a découvert le 17 octobre, au lendemain de la décapitation de l'enseignant Samuel Paty en banlieue parisienne, ce message sur "un réseau social", déclare dans un communiqué le procureur de Béziers Raphaël Balland. Cet appel ne précisait pas laquelle des cinq mosquées de la ville dirigée par le maire d'extrême droite Robert Ménard serait visée.

"Il y a des amalgames qui sont insupportables" 

"Des investigations sont actuellement diligentées par le commissariat de police de Béziers afin de tenter d'identifier l'auteur de ce message électronique", poursuit le procureur. "Nous, les Français, vivons une période difficile", a déclaré à l'AFP Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman à Béziers et président de la fédération régionale du sud-ouest de la Grande mosquée de Paris.

"Nous avons découvert des appels à la haine sur Facebook et j'ai demandé au responsable de la mosquée Ar-Rahma (la principale mosquée de la ville, NDLR) de déposer plainte immédiatement. Nous ne pouvons pas tolérer ces faits. Il y a des amalgames qui sont insupportables", a-t-il poursuivi. "Nous condamnons avec la plus grande fermeté ce qui est arrivé à (Samuel) Paty. Nous sommes déterminés à lutter contre ce genre d'actes... Nous sommes, nous aussi, en deuil car la République, notre République, a été atteinte en son sein", a conclu Abdallah Zekri, qui est également président de l'Observatoire de lutte contre l'islamophobie.

Les propos visés peuvent être punis d'un an de prison et 45.000 euros d'amende 

Les propos visés par la plainte sont susceptibles de caractériser le délit de "provocation publique par voie électronique, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de sa religion", puni d'un an de prison et 45.000 euros d'amende, ou le délit de "provocation publique directe, par voie électronique, et non suivie d'effet, à la commission du délit de destruction ou dégradation volontaire dangereuse pour les personnes", puni de cinq ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, a précisé le procureur de la ville.

Dégradations et tags injurieux sur les murs d'une mosquée de Bordeaux. Des tags injurieux et des dégradations ont été commis dans la nuit de mardi à mercredi sur une mosquée de Bordeaux, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Le préfet délégué pour la sécurité et la défense, Martin Guespereau, s'est entretenu mercredi matin avec les responsables du culte musulman, et leur a fait part du soutien de l'État, ajoute la préfecture, selon laquelle des patrouilles seront déployées aux abords des lieux de prières.