L'homme était récemment sorti de l'hôpital (illustration) 1:46
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Nathalie Chevance
Un homme de 37 ans, originaire de Salon-de-Provence et récemment sorti d'hôpital psychiatrique, est accusé d'avoir tué sa mère et de l'avoir découpé en morceaux. Une surprise pour les personnels soignants qui avaient signé son autorisation de sortie. 

Un homme récemment sorti de son internement en psychiatrie au centre hospitalier spécialisé Montperrin à Aix-en-Provence est soupçonné d'avoir tué sa mère et de l'avoir découpé en morceaux, des soupçons de cannibalisme étant même évoqués. Son dernier séjour en psychiatrie remonterait à quelques semaines seulement. Cet homme de 37 ans qui vivait chez sa mère à Salon-de-Provence avait reçu son autorisation de sortie et un suivi médical était en place.

"J'ai tué maman"

Comme le relate Achille Kiriakides, le procureur de la République, "les pompiers, en pénétrant dans l'appartement, ont trouvé le fils aîné qui leur aurait dit 'j'ai tué maman', des restes humains ont été découverts dans différentes pièces de l'habitation. Il a été placé en garde à vue et s'est enfermé dans un mutisme absolu". La garde à vue a depuis été jugée incompatible avec son état, il se retrouve de nouveau hospitalisé d'office. Il avait déjà été condamné pour usage de stupéfiants.

"Nous n'avons plus les moyens de suivre nos patients"

Selon les personnels de l'hôpital Montperrin, rien ne pouvait laisser imaginer un tel passage à l'acte, au vu de ses conditions de sortie. Néanmoins, pour François, cadre de santé au centre hospitalier, cela témoigne du manque de moyens dont dispose la psychiatrie française. "Nous n'avons plus les moyens de suivre nos patients et ça c'est gravissime", assure-t-il. Il faudrait selon ce soignant pouvoir les faire "sortir dans de bonnes conditions, car en allant visiter les personnes chez elle, on voit si elles ont pris leur traitement, si elles ont pris autre chose que leur traitement. Certainement qu'il y aurait beaucoup de choses qui se passeraient différemment".

Cette affaire survient moins d'une semaine après le décès d'une infirmière en psychiatrie, tuée par un de ses patients de vingt ans, dans les Deux-Sèvres.