Un directeur de parc d'attractions mis en examen pour une agression

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Le parc revendique 550.000 visiteurs en 2015 et fait travailler 350 employés. © ALAIN JULIEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le directeur du parc Nigloland, dans l'Aube, s'en est pris mardi au rédacteur en chef d'un journal régional, dont l'un des articles faisait état de rumeurs d'attentats visant le parc.

Le directeur du parc d'attractions Nigloland, situé à 50 kilomètres de Troyes, comparaîtra au mois de janvier au tribunal pour avoir agressé mardi le rédacteur en chef de L'Est-Éclair à la suite d'un article évoquant une rumeur d'attentat sur le parc, a-t-on appris auprès du parquet de Troyes.

Des rumeurs d'attentats. Lundi, le quotidien a publié dans son édition papier un article, repris mardi sur son site internet, titré Folle rumeur à Nigloland. Il y évoquait, pour les démentir, des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux d'attentat à Nigloland. Ce parc revendique 550.000 visiteurs en 2015 et fait travailler 350 employés (saisonniers compris). Philippe Gélis, son directeur, a téléphoné mardi à la rédaction pour lui demander de retirer l'article du référencement de Google, ce qui n'est pas techniquement possible pour un média, a témoigné une journaliste du quotidien.

Un coup de poing. Après avoir proféré des menaces par téléphone, Philippe Gélis s'est présenté à la rédaction à Troyes "avec deux gros bras" : "il s'est rendu directement au bureau du rédacteur en chef, lui a jeté l'ordinateur au visage, l'a attrapé par le col de la chemise et lui a asséné un coup de poing", tandis que ses deux acolytes ont empêché toute intervention de collègues, raconte cette journaliste. "Juste après, il a harangué la rédaction pour nous appeler à la responsabilité", poursuit-elle. Accourus rapidement, les policiers ont interpellé les agresseurs et les ont emmenés en garde à vue.

Contrôle judiciaire. Sur le site internet du journal mercredi, le directeur général Jean-René Lore écrit vouloir "donner à cette agression les suites judiciaires qui s'imposent". Philippe Gélis va être mis en examen dans la journée pour violences avec préméditation et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet de Troyes dans la matinée, annonçant un procès en janvier. Selon le parquet, le présumé agresseur a déclaré en garde à vue avoir seulement secoué le journaliste et ne pas avoir donné de coup de poing. "Il assume et explique son geste", a rapporté cette source. Interrogée, la direction du parc n'avait pas donné suite en fin de matinée.