Nîmes Police 1:44
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Stéphane Burgatt, édité par Loane Nader / Crédits photo : NICOLAS TUCAT / AFP , modifié à
Après la mort d'un enfant lors d'une fusillade à Nîmes dans la nuit de lundi à mardi, les riverains sont dans un état de choc. Ces derniers alertent d'ailleurs sur l'insécurité ingérable du quartier de Pissevin, gangréné par le trafic de drogue, depuis plusieurs années.

Un petit garçon de 10 ans s'est vu être la victime collatérale d'une fusillade lundi soir à Nîmes. Le quartier de Pissevin, où les faits se sont déroulés, est endeuillé par la triste mort de l'enfant, issu d'une "famille sans histoire", selon le procureur.

"Je ne veux pas que mon fils grandisse ici"

Et dans cet ensemble de tours situées à quelques minutes à peine du centre-ville nîmois, les habitants sont las de vivre dans un quartier sous la coupe des dealers, comme en témoigne cette mère de famille. "C'est vraiment un cauchemar, ça va jamais finir. Les enfants, ils sont vraiment choqués. J'ai un enfant de trois ans, quand on sort dehors, il voit les gens cagoulés et me demande 'Maman, pourquoi ils sont comme ça ?' Et moi, je ne veux pas que mon fils grandisse ici parce que lui, il entend les tirs", déplore-t-elle.

"J'ai le cœur brisé"

Sur une placette ombragée, elles sont une dizaine à se rassembler en robes traditionnelles comoriennes pour témoigner leur soutien à la famille du jeune garçon abattu à cet endroit. "Ça déchire vraiment le cœur parce que l'enfant n'a rien à voir là-dedans. Et ça ne va pas rester impuni comme ça. Ça donne même envie de pleurer mais j'y arriverais pas", se désole cette nîmoise. "Parce que là, si je pleure, ça va inonder... J'essaye juste de tenir mes larmes, j'ai le cœur brisé, c'est comme si c'était mon enfant."

Symbole de cette situation étouffante dans le quartier, la fermeture de la médiathèque depuis début juin après les menaces et intimidations des dealers sur les employés municipaux. Garder cette médiathèque fermée était une erreur, selon Alain Borja, le président du comité de quartier. "Ce n'est pas ça qu'on aurait dû faire. On aurait dû au contraire essayer de canaliser l'échauffe, et laisser la médiathèque ouverte. Moi, j'ai dit 'je trouve que c'est débile'". Enfin, le tout nouveau préfet arrivé cette semaine n'est autre que l'ancien directeur central de la police judiciaire, Jérôme Bonnet. Comme il le sait, ce dernier sera très attendu sur ce problème sensible des réseaux de stupéfiants.