Un avocat condamné pour avoir envoyé des textos à un client détenu

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C.P.-R. avec AFP
Rattaché au barreau de Paris, l'avocat devra payer 2.000 euros d'amende pour avoir échangé par téléphone portable avec l'un de ses clients, incarcéré à la maison d'arrêt de Liancourt, dans l'Oise.

D'habitude, son rôle est de défendre les prévenus. Mais dans cette affaire, c'est l'avocat lui-même qui comparaissait devant la justice. Mercredi, un avocat parisien a été condamné, par le tribunal correctionnel de Compiègne dans l'Oise, à 2.000 euros d'amende pour avoir envoyé des textos à l'un de ses clients qui se trouvait en prison.

Trois SMS anodins. En tout et pour tout, l'avocat a seulement envoyé trois messages à son client derrière les barreaux, rapporte Le Courrier picard. La conversation, un échange de banalités, remonte à janvier 2014. Pour assurer sa défense, l'avocat s'était entouré de deux ténors du barreau, Me Henri Leclerc et Hubert Delarue. D'après ce dernier, l'avocat expliquait à son client "lors de cet échange de SMS qu'il ne pouvait pas le voir et que ce serait un de ses associés qui assurerait sa défense".

Savait-il que son client était en prison ? D'autre part, l'avocat a indiqué qu'il ne savait pas que son client était alors détenu relate LeCourrier picard : "Si j’avais su qu’il était en détention, je n’aurais jamais envoyé ces messages", avait-il assuré. Le parquet avait requis trois mois d'emprisonnement contre l'avocat. Bien que le tribunal correctionnel n'ait pas suivi les réquisitions du ministère public, les juges ont en revanche estimé que l'avocat savait parfaitement que son client était incarcéré.

Les portables en prison, "un secret de polichinelle". Selon Me Hubert Delarue, la présence de portables dans les prisons, interdits par la loi, "est un secret de polichinelle" et la France "a quelques métros de retard" concernant l'usage du téléphone portable entre les avocats et leurs clients. En Belgique par exemple, "les avocats peuvent correspondre avec leur client" par ce biais, a avancé le médiatique avocat. Les deux avocats assurant la défense de leur confrère, réfléchissent à faire appel du jugement.