Trente ans de réclusion pour viols et meurtres à l'encontre d'un jeune de 16 ans lors des faits

Il devrait être jugé prochainement pour le cambriolage et l'agression sexuelle d'un homme de 80 ans, le vol et le viol d'une femme de 77 ans. (Illustration)
Il devrait être jugé prochainement pour le cambriolage et l'agression sexuelle d'un homme de 80 ans, le vol et le viol d'une femme de 77 ans. (Illustration) © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Âgé aujourd'hui de 20 ans, l'homme avait violé en 2013 un pharmacien de 69 ans et une retraitée de l'enseignement de 88 ans.

Un Marseillais a été condamné lundi à trente ans de réclusion criminelle, assortis d'une rétention de sûreté, pour avoir violé et tué, à 16 ans, un homme de 69 ans puis une femme de 88 ans.

Lors des débats à huis-clos, l'accusé, âgé aujourd'hui de 20 ans, a reconnu les faits, commis en décembre 2013 à Marseille. La cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône a suivi les réquisitions de l'avocate générale Béatrice Vautherin, et prononcé la peine la plus lourde applicable à un mineur. Elle a assorti la condamnation d'une rétention de sûreté : à l'issue de sa peine, le condamné fera l'objet d'un examen de sa dangerosité en vue d'un éventuel placement dans un centre socio-médico-judiciaire de sûreté.

"C'est un soulagement pour la famille". L'une des victimes, une retraitée de l'enseignement, avait été agressée le 25 décembre 2013 à son domicile, violée puis violemment frappée et étranglée. "C'est un soulagement pour la famille" a déclaré à l'issue du verdict de l'un des proches de cette octogénaire, qui s'était constitué partie civile. La seconde victime, un pharmacien de 69 ans, violé puis frappé d'une cinquantaine de coups de ciseau, n'était représentée par aucune partie civile à l'audience.

Il devrait être prochainement jugé pour d'autres agressions. Dès son interpellation en janvier 2014, trahi par son ADN et ses empreintes digitales laissés sur les lieux des agressions, l'accusé alors âgé de 16 ans, avait avoué les faits. Il devrait être prochainement jugé pour deux autres crimes : le cambriolage et l'agression sexuelle d'un homme de 80 ans, le vol et le viol d'une femme de 77 ans. Les deux victimes avaient survécu car, a noté le juge d'instruction, l'accusé avait commis ces faits avec des complices, et n'était donc pas seul.

"L'humanité chez ce jeune homme semble avoir disparu totalement". La personnalité de l'accusé a occupé une grande part des débats : ébouillanté par une casserole de lait lorsqu'il était bébé, il porte des cicatrices disgracieuses sur le dessus du crâne. Il assure avoir été violé par un frère aîné lorsqu'il était enfant. Placé en foyer à l'âge de six ans en raison de graves carences affectives et éducatives, il avait basculé dans la délinquance à l'adolescence.

Selon son défenseur Me Nicolas Berthier, "même si les faits ont tout emporté, l'humanité chez ce jeune homme n'a jamais disparu totalement". L'accusé a notamment fini par mettre fin à son mutisme lorsque la petite fille de la victime âgée de 88 ans, à la barre des témoins, a demandé à "savoir pourquoi".