Trafic d'armes : "des saisies de plus en plus nombreuses"

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Ariane Lavrilleux et C.P.-R. , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a annoncé la mise en place d'un plan contre le trafic d'armes, dimanche, après une nouvelle fusillade mortelle à Marseille. Mais leur nombre en France serait sous-estimé, selon un syndicat de police.

"Procéder au désarmement de tous les criminels", c'est l'ambition dont a fait part Bernard Cazeneuve, lors du Grand Rendez-vous sur Europe 1- Le Monde - iTélé, dimanche matin. Quelques heures à peine après une fusillade mortelle en plein centre-ville de la cité phocéenne, le ministre de l'Intérieur a décrété la mise en place d'ici cinq à six semaines, "d'un plan beaucoup plus offensif contre le trafic d'armes et la détention d'armes". Avant d'avancer le chiffre de 6.000 armes saisies chaque année depuis 2013, dont 1.200 armes de guerre.

6.000 armes, un chiffre sous-estimé ? Mais pour certains, ce chiffre donné par le ministre serait bien en-deçà du nombre réel d'armes en circulation sur le territoire. Pour David Olivier-Reverdy, représentant du syndicat de police Alliance dans le sud-est de la France, le constat est bien plus alarmant : "Les quantités d'armes que l'on saisit sont sans cesse plus nombreuses, mais elles ne sont que la partie visible de l'iceberg", indique-t-il au micro d'Europe 1.

Des Balkans aux printemps arabes. "Depuis les années 1995 et l'éclatement des Balkans, les stocks d'armes venus d'Europe de l'Est sont arrivés en nombre relativement importants sur l'Europe, notamment sur la France et sur Marseille", précise le syndicaliste. "Plus récemment, les printemps arabes, avec les stocks d'armes mis à jour en Lybie - dont certaines ont été retrouvées au Mali d'autres ont traversé la Méditerranée -,  ont augmenté et renforcé le nombre d'armes en provenance d'Europe de l'Est", ajoute-t-il.

1.500 euros pour une kalachnikov. Ce marché noir est donc "un problème ancien, dont on mesure très peu l'ampleur", estime David Olivier-Reverdy. Des armes dont on sait toutefois "qu'elles sont très peu chères, autour de 1.000 à 1.500 euros pour une kalachnikov". "Les prix n'augmentent pas. Preuve que la demande existe et que l'offre est importante", conclut ce spécialiste.

>> Retrouvez l'annonce de Bernard Cazeneuve sur ce plan de lutte contre le trafic d'armes :


Cazeneuve : un "plan de lutte contre le trafic...par Europe1fr