Souris mangée vivante lors d'une soirée étudiante : procès public en avril

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avec AFP
Lors d'une fête étudiante alcoolisée à Marseille, un étudiant avait mangé vivante une souris, dans une séquence filmée et diffusée sur les réseaux sociaux : des faits qui donneront lieu à un procès public, avec un débat contradictoire, a ordonné une magistrate mercredi.

Trois élèves de classe préparatoire au lycée Thiers, établissement public d'élite de la deuxième ville de France, comparaissaient mercredi matin dans le cadre d'une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) — une sorte de plaider-coupable —, poursuivis l'un pour avoir mangé la souris domestique d'une camarade de cours, le deuxième pour avoir filmé la scène et le troisième pour l'avoir diffusée sur les réseaux sociaux.

Le premier était poursuivi pour actes de cruauté ayant entraîné la mort d'un animal pour avoir "mis une souris vivante dans sa bouche et l'avoir mâchée jusqu'à la mort". Une infraction passible au maximum de 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende.

Des faits qui se sont déroulés lors d'une soirée

Les faits s'étaient déroulés en septembre, lors d'une soirée sur une plage de Marseille, et les images avait suscité un tollé, notamment parmi les associations de défense des animaux. La procédure de CRPC prévoit qu'une peine est proposée par le parquet et que si celle-ci est acceptée par le prévenu, elle doit ensuite être homologuée en audience publique par un juge du siège.

Mercredi matin, deux des jeunes gens, âgés de 20 ans, ont accepté la peine proposée et le troisième, celui qui avait diffusé les images, l'a refusé. Mais la juge du tribunal correctionnel de Marseille a refusé d'homologuer les peines proposées pour les deux premiers prévenus, estimant que "compte tenu de la nature des faits et de la diversité des plaignants, une audience correctionnelle est nécessaire".

Des associations de défense des animaux en colère

Une dizaine d'associations de défense des animaux étaient en effet présentes à l'audience de mercredi pour se constituer partie civile, et elles s'étaient indignées des peines proposées, qualifiées d'"insignifiantes".

"C'est ridicule" avait ainsi estimé Me Isabelle Terrin, pour l'association Rats-Cailles, pour la protection des rats et souris domestiques, évoquant une proposition d'amende de 1.000 euros et une interdiction à vie de détenir un animal pour le jeune ayant mangé la souris, et de 500 euros d'amende pour celui ayant filmé.

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Avocat de l'association "30 millions d'amis", Me Xavier Bacquet s'est félicité d'une décision de "bon sens". Les avocates des deux jeunes ont elles plaidé contre ce procès public. "Une telle décision les remettra au coeur de la tempête médiatique, cette humiliation publique (de la CRPC) est déjà une punition", a estimé Me Céline Dangauthier pour le jeune ayant mangé la souris, qui présentait un taux d'alcoolémie de 1,75 g le soir des faits. Le procès aura lieu le 12 avril.