Sept membres de l'ultragauche ont été présentés à un juge antiterroriste. 1:18
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Guillaume Biet avec AFP , modifié à
Sept membres de l'ultragauche, soupçonnés de projeter une action violente, ont été interpellés et présentés à un juge d'instruction. Ils ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste". La nature exacte de l'action projetée n'est pas définie. Cinq  d'entre eux ont été placés en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire. 

Sept membres de l'ultragauche soupçonnés d'avoir voulu préparer une action violente ont été mis en examen vendredi pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle, a-t-on appris de source judiciaire. Cinq militants parmi les sept ont été placés en détention provisoire, a appris samedi l'AFP de source judiciaire. Deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Ces sept personnes - six hommes et une femme âgés de 30 à 36 ans - sont soupçonnées d'avoir voulu préparer un projet d'action violente.

Elles avaient été interpellées mardi en région parisienne, dans l'agglomération toulousaine, en Dordogne et en Ille-et-Vilaine, et placées en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril. Deux autres personnes interpellées en même temps ont, depuis, été libérées, sans poursuite à ce stade.

Des armes et des produits pouvant entrer dans la composition d'explosifs retrouvés 

Des armes et des produits pouvant servir à la fabrication d'explosifs avaient été retrouvés lors de perquisitions menées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon une source proche du dossier. La nature exacte de ce projet reste cependant inconnue pour le moment. 

Selon une autre source proche du dossier, un des suspects, Florian D., considéré comme le "meneur", a combattu au côté des Kurdes au Rojava, une zone kurde autoproclamée autonome dans le nord-est de la Syrie.

Pas d'information sur la nature du projet 

Si la nature du projet de ces personnes n'est pas encore défini, les craintes étaient en tout cas suffisamment fondées pour organiser ce coup de filet. L'annonce de ces arrestations a aussitôt été saisie par le député LR Eric Ciotti. "Des terroristes d'extrême gauche voulaient s'en prendre à des policiers ! Ils s'attaquent à l'uniforme de la République qui est le dernier obstacle à leur dictature et leur soif de chaos", a-t-il écrit sur Twitter. Toutefois, il est encore trop tôt pour dire que ces personnes voulaient attaquer des policiers, a indiqué une source proche du dossier.

Le précédent de Tarnac 

Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès. Fin 2017, la revendication par des groupes d'ultragauche de trois incendies de casernes de gendarmerie avaient suscité des déclarations inquiètes de l'exécutif sur une possible résurgence de velléités terroristes de cette mouvance.

Début 2020, le procureur de Grenoble avait demandé, en vain, au parquet antiterroriste de se saisir des actions revendiquées par l'ultragauche, une quinzaine d'incendies dans sa région commis en trois ans, visant la gendarmerie et différentes institutions (mairie, église, services publics).