Seine-Saint-Denis : un jeune homme dans le coma, sa famille dénonce une "bavure"

Un jeune homme de 24 ans a été placé dans un coma artificiel après avoir chuté d'un scooter jeudi alors que la police tentait de l'interpeller.
Un jeune homme de 24 ans a été placé dans un coma artificiel après avoir chuté d'un scooter jeudi alors que la police tentait de l'interpeller. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Un jeune homme de 24 ans a été placé dans un coma artificiel après avoir chuté d'un scooter jeudi alors que la police tentait de l'interpeller.

Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche au Pré-Saint-Gervais en Seine-Saint-Denis, pour dénoncer une "bavure" policière sur un jeune homme de 24 ans, placé dans un coma artificiel, selon sa famille, après avoir chuté d'un scooter jeudi alors que la police tentait de l'interpeller.

Jeudi en début d'après-midi, des policiers d'une brigade parisienne sont en opération "surveillance de trafic de stupéfiants" place Séverine, dans cette commune plutôt tranquille de Seine-Saint-Denis, a relaté une source policière. Alors qu'ils procèdent à des arrestations "de vendeurs et d'acheteurs", les fonctionnaires tentent d'intercepter un jeune homme de 24 ans "connu des services de police" qui s'enfuit sur un scooter, sans casque, selon cette même source. "Un policier s'est placé sur la chaussée et lui a demandé de s'arrêter. Voyant qu'il n'allait pas s'arrêter, le fonctionnaire a tendu son bras en avant dans un geste de protection et a touché le scooter qui s'est mis à zigzaguer. Le jeune est tombé et souffre d'un traumatisme crânien", a ajouté la source policière.

Après sa chute, le jeune homme "s'est mis à vomir". Dimanche, Reda, le frère aîné du jeune homme prénommé Akram, a expliqué que son frère, qui "venait de se faire contrôler", avait "fui pour éviter un nouveau contrôle" d'identité. "Il était assis sur un scooter, à l'arrêt, et ne portait donc pas de casque", a-t-il poursuivi. Après sa chute de scooter, le jeune homme "s'est mis à vomir", a raconté à l'AFP Hamza, témoin de la scène qui participait dimanche à ce rassemblement réunissant notamment des jeunes du quartier. "Les policiers ont d'abord voulu le menotter, puis ils ont vu qu'il n'était pas bien. Ils ont dû appeler les pompiers, qui sont arrivés 20 minutes plus tard", a-t-il poursuivi. Entre temps, le jeune homme "est resté assis par terre, adossé à une voiture. Ils sont restés près de lui ", a-t-il ajouté. Après sa chute, "voyant qu'il n'allait pas bien", les policiers "l'ont allongé, lui ont passé de l'eau sur la nuque et le visage et ont appelé les secours", selon leur version.

Un grave traumatisme crânien. Selon une source proche du dossier, les pompiers seraient arrivés "en cinq minutes environ". Hospitalisé à l'hôpital Tenon, à Paris, puis transféré à la Fondation Rothschild, le jeune homme, qui souffre d'un "grave traumatisme crânien" et d'une "hémorragie cérébrale", a été plongé dans un coma artificiel jeudi soir, a indiqué son frère. La famille, soutenue par le collectif "Urgence notre police assassine", accuse les policiers de s'être "acharnés sur lui après sa chute, genoux sur le torse", et leur reproche notamment de ne pas avoir placé le jeune homme en position latérale de sécurité (PLS).