Stéphane Gatignon, maire de Sevran. 1:30
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A.H.
Pointée du doigt pour abriter un fort réseau de jeunes radicalisés, Sevran pourrait être un "Molenbeek à la française". Le maire de la ville s'est défendu sur Europe 1, jeudi.
INTERVIEW

Sevran, c'est "12 à 14 jeunes" partis faire le djihad en Syrie. Huit sont morts. Un constat macabre, accablant et inquiétant. Sur Europe 1 jeudi matin, le maire de la ville, Stéphane Gatignon, s'est défendu d'avoir "laissé faire".

"La mosquée de Daech". "Une salle de prière s’est ouverte début 2014. Les premiers à être venus me voir en me disant qu’il y avait des prêches violents, ce sont les musulmans de Sevran", a-t-il souligné. Stéphane Gatignon a alors prévenu les services préfectoraux, les priant de fermer au plus vite cette salle, désormais surnommée par certains "la mosquée de Daech". "On m’a dit qu’il fallait la laisser ouverte pour du renseignement", a rappelé le maire de Sevran. Inquiet mais considérant que la France "est en guerre", il accepte la consigne. "Dans le combat général, ça se passe aussi chez nous", a-t-il martelé.

Un problème de renseignement intérieur. Deux ans plus tard, le maire de Sevran émet des doutes, tout en refusant de jeter l’opprobre sur l'Etat. Malgré tout, il affirme sur notre antenne : "l’Etat n’est pas naïf mais a un problème lié au renseignement. Quand on n’a pas d’informations, contre qui se battre ?" En colère, Stéphane Guignon estime qu'"il n’y a plus de travail de renseignement intérieur sur le terrain, c’est pour ça que l’Etat ne sait pas ce qu’il se passe en banlieue, dans nos territoires".