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C.P. avec Laure Dautriche , modifié à
Les habitants de Sevran, en banlieue parisienne, n'en peuvent plus de la montée de l'islamisme radical dans leur ville. Ils ont donc écrit une lettre ouverte au maire pour lui demander d'agir. 
REPORTAGE

Une lettre ouverte au maire. Vous connaissez peut-être la ville de Sevran, en Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne. Une ville où 90% de la population est d'origine étrangère et dont le taux de chômage est de 17%. Une ville où des habitants se battent pour que la mairie prenne des mesures contre l'islamisme radical car, six jeunes de cette ville, partis faire le djihad, seraient morts en Syrie. Des habitants viennent donc d'écrire une lettre ouverte au maire, Stéphane Gatignon (Écologiste), pour lui demander d'agir.

Une "pression islamiste". Selon les habitants rencontrés par Europe 1, la "pression islamiste" est de plus en plus forte à Sevran. Certains d'entre eux affirment que dans leur ville, les islamistes finissent par se sentir chez eux et que les salles de prière fleurissent partout au pied des immeubles. L'une d'entre elles a d'ailleurs été surnommée "la mosquée Daesh" parce que des candidats au djihad s'y réunissent. Et, dans la ville, les habitants murmurent que les services de renseignements surveillent discrètement ces lieux et que c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ces salles de prière ne sont pas fermées. "Mais ce n'est pas une bonne raison" pour Véronique Roy dont le fils est mort en Syrie il y a deux mois. "Qu'il y ait un travail de police, je dis pourquoi pas, mais nos gamins meurent car ils ont été convertis et radicalisés par des gens ici. Il y avait à l'époque six morts, on monte maintenant à huit et rien ne se passe. C'est anecdotique à ce qu'il parait. Il y a une espèce d'omerta de la mairie, dès qu'on aborde le sujet de l'islam, c'est un gros mot", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. 

Une mairie inactive. Les habitants tentent donc d'agir eux-mêmes, à l'image de Nadia Remadna, qui est à la tête d'une association qui aide les mères de famille à empêcher que leurs enfants se radicalisent. Elle dénonce l'inaction de la mairie de Sevran face aux islamistes radicaux. "Nous sommes dans une ville très à gauche et la gauche flirte avec ces gens-là donc elle n'ose pas trop leur taper dessus. Ils ne sont pas du tout clair. Il y a deux ans, ils voulaient ramener l'armée pour gérer la ville et aujourd'hui, le maire dit que tout va bien", explique-t-elle.

De son côté, la mairie de Sevran explique que "la démarche est longue et compliquée" et que dans cette situation très tendue, ce serait aussi, au gouvernement de prendre les choses en main.