Nouveaux aveux de Michel Fourniret : "le chagrin se mêle à la colère"

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Michel Fourniret a fait des aveux "elliptiques" sur les deux meurtres (photo d'archives). © ALAIN JULIEN / AFP
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Salomé Legrand, édité par C.L. , modifié à
Pour l'avocate des parents de Marie-Angèle Domece, tué en 1988 près d'Auxerre, les aveux de Michel Fourniret sont autant un soulagement qu'une preuve du temps perdu par la justice.
TÉMOIGNAGE

Michel Fourniret de retour dans l'actualité. Celui que l'on a surnommé l'ogre des Ardennes vient de faire de nouveaux aveux. Déjà condamné à la perpétuité incompressible pour sept meurtres, Michel Fourniret, 75 ans, a reconnu deux nouveaux crimes commis près d'Auxerre il y a près de trente ans. Les victimes sont deux jeunes femmes, une Française de 19 ans, Marie-Angèle Domece, disparue le 8 juillet 1988 et dont le corps n'a jamais été retrouvé, et une Britannique, Johanna Parish, 20 ans, assistante d'anglais dans un lycée d'Auxerre, dont le corps a été découvert le 17 mai 1990.

"Le chagrin refait surface". Ces aveux arrivent comme un soulagement pour les parents de Marie-Angèle Domece, selon leur avocate. "C'est la fin d'un parcours pour eux, le début d'une nouvelle phase et je l'espère pour eux, d'un apaisement. Savoir qui s'en est pris à leur fille, c'est essentiel", assure maître Corinne Herman au micro d’Europe 1. Elle ne cache toutefois pas l'amertume des parents. "Le chagrin refait surface de façon plus aiguë, mélangé avec l'impression que quelque chose est fini, avec un poids qui s'en va et en même temps une colère parce que ça fait 28 ans que ça dure et il était temps que ça s'arrête."

L'avocate regrette en effet qu'il ait fallu autant de temps à la justice pour confondre le tueur en série des Ardennes. "Il y le sentiment d'un travail pas tout à fait achevé mais qui est sur la bonne voie. Malgré tout, il reste la colère de n'avoir pas été entendu par les magistrats dans nos demandes, puisqu'ils ont même donné un non-lieu", rappelle maître Herman. Michel Fourniret avait en effet été mis en examen en 2008 pour les enlèvements et les assassinats de ces deux femmes, mais la cour d'appel avait finalement ordonné un non-lieu à son encontre, le 14 septembre 2011.

"Il a fallu quatorze ans pour qu'on nous entende…" "Quand Monique Olivier avait dénoncé son mari fin 2004, dans les trois jours qui ont suivi, nous avons écrit au juge d'instruction pour lui demander de vérifier cette hypothèse", martèle l'avocate. "Il y a beaucoup d'éléments qui pointaient dans la direction de Michel Fourniret : le lieu du crime, le mode opératoire. Il a fallu quatorze ans pour qu'on nous entende…"