Pap Ndiaye a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative de l'Inspection générale, suite au décès mardi d'un lycéen, qui a succombé à un malaise cardiaque en pleine épreuve du baccalauréat. 1:24
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Lionel Gougelot (à Lille), avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Education Pap Ndiaye a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête administrative de l'Inspection générale, suite au décès mardi d'un lycéen, qui a succombé à un malaise cardiaque en pleine épreuve du baccalauréat. Les élèves rencontrés par Europe 1 restent choqués par ce qui s'est passé.

Un jeune homme de 19 ans, Nadir, atteint d'une pathologie cardiaque, est mort après un malaise cardiaque survenu pendant une épreuve de spécialité du baccalauréat au sein de son établissement à Lille. L'élève, scolarisé au lycée Gaston-Berger en classe de terminale STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion), composait à sa table dans l'après-midi, avec quelque 80 autres lycéens, lorsqu'il s'est effondré, selon le rectorat. Les secours ont été contactés "directement" et l'adolescent "immédiatement placé en position latérale de sécurité", a assuré cette même source à l'AFP.

Les encadrants ont-ils tardé à réagir ?

Néanmoins, pour des élèves témoins de la scène, les adultes présents, les surveillants, ont plutôt tardé à réagir. "Il y avait des gens à côté, mais les adultes ne réagissaient pas. On ne peut pas dire qu'ils l'ont laissé là de leur propre chef, ils paniquaient peut-être", affirme l'un d'entre eux. "Ils n'ont pas fait les premiers secours, c'est une élève qui a dû le faire", témoigne une autre lycéenne au micro d'Europe 1. "Ils ont d'abord voulu chercher l'infirmière, mais comme elle n'était pas là, ils ont cherché assez peu, et après ils ont appelé les pompiers."

De son côté, le rectorat de Lille assure que les encadrants ont réagi comme il fallait. Atteint depuis plusieurs années d'une grave maladie cardiaque, Nadir a ensuite été transféré au CHU de Lille où il est décédé quelques heures plus tard, selon l'association "Un enfant, ma bataille", venant en aide aux enfants malades, qui le suivait depuis l'âge de 3 ans.

Des jeunes candidats traumatisés

Ce qui a choqué les élèves, c'est surtout d'avoir été contraints de poursuivre leur examen dans une autre salle de classe. "Quand on a changé de salle, les gens étaient toujours sidérés", avance un jeune candidat. "Moi, j'ai mis 40 minutes à continuer mon bac. J'étais déboussolé, et après je me suis mis à travailler, mais j'avais toujours cette idée dans la tête", raconte le lycéen.

Depuis ce mercredi, une cellule de soutien psychologique a été mise en place au sein de l'établissement. Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye a annoncé qu'il se rendrait sur place ce lundi. "Suite au décès d'un élève du lycée Gaston-Berger de Lille, j'ai saisi l'inspection générale d'une enquête administrative afin d'éclaircir les conditions de sa prise en charge avant l'arrivée des secours", a écrit Pap Ndiaye dans un tweet.

Un processus lancé via "une saisine de l'inspection générale afin d'évaluer les modalités de prise en charge de cet élève avant l'arrivée des secours et la gestion de la situation de crise au sein de l'établissement", précise un communiqué de presse du ministère de l'Education. "Les résultats sont attendus d'ici un mois", ajoute-t-il.

Pap Ndiaye se rendra dans l'établissement lundi prochain

Pap Ndiaye "a tenu à échanger hier (mercredi) avec la famille de l'élève afin de lui présenter ses condoléances, qu'il tient à renouveler aujourd'hui à l'ensemble de la communauté éducative". "Il se rendra lundi 27 mars après-midi dans l'établissement", est-il écrit dans ce communiqué.

La procureure de la République de Lille Carole Etienne a annoncé à l'AFP avoir "diligenté une enquête (...) en recherche des causes de la mort de l'étudiant décédé lors des épreuves du bac au lycée Gaston-Berger afin de circonscrire très exactement les causes et circonstances du décès".