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Sandrine Prioul , modifié à
Un automobiliste de 67 ans est mort des suites de ses blessures jeudi, touché par balle samedi après le tir d'un chasseur, alors qu'il circulait samedi entre Rennes et Nantes. La mise en examen du chasseur, intervenue lundi, a été requalifiée du chef "d'homicide involontaire". Un drame qui relance le débat sur l'encadrement de cette pratique.

Un automobiliste de 67 ans blessé par balle au cou après le tir d'un chasseur, alors qu'il circulait samedi entre Rennes et Nantes, est décédé des suites de ses blessures, a annoncé jeudi le parquet de Rennes. La mise en examen du chasseur, intervenue lundi, a été requalifiée du chef "d'homicide involontaire lors d'une action de chasse par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence". Un drame de plus qui relance la question de la sécurité lors des parties de chasse. Les maires de plusieurs communes entre Rennes et Nantes demandent davantage d'encadrement, en concertation avec les fédérations.

Réinterroger les pratiques

"On est dans une situation incontrôlée par la Fédération de chasse." Ils sont élus et extrêmement inquiets pour la sécurité de leurs concitoyens, a fortiori à la suite du dernier drame et de cette balle perdue qui a tué un automobiliste à quelques kilomètres de la commune du maire Philippe Salmon. "Ils ont le droit de pratiquer leur sport. Nous ne sommes pas des anti-chasse mais on voudrait que les pratiques soient un peu réinterrogées. Il faut que la ministre puisse bouger sur ce champ là et on sent bien qu'il y a un point sensible, donc on aimerait bien que ça évolue", explique-t-il.

Les maires ont donc co-signé un courrier à l'attention de Barbara Pompili, proposant notamment d'arrêter les parties de chasse à 13 heures samedi et dimanche, de justifier d'un certificat médical et de limiter la portée des armes, aujourd'hui ultrasophistiquées, comme le regrette Pascal Hervé. "Je déplore de savoir qu'on puisse utiliser des armes qui ont des portées de plus de 3 km. On veut pouvoir se promener tranquillement et quand on voit sur des panneaux qu'il est marqué 'Tirs à balles réelles' tous les 50 mètres, on se demande où est-ce qu'on est", déplore-t-il. 

Un certificat médical pour justifier de sa capacité à utiliser une arme ?

Un avis que partage Michel Demolder, maire de la commune de Pont-Péan, près de là où s'est produit le drame. "Je pense à la famille de la personne qui vient de décéder et à ce dramatique accident (...) Donc on alerte et on réclame notamment l'utilisation d'autres fusils que les carabines, comme ça se faisait dans le temps dans les battues. Puis quand on utilise des armes qui peuvent être dangereuses, il faut vérifier que la personne en a la capacité et ça me semble logique de demander un certificat médical", a soulevé l'édile. "Et pas seulement quand on fait la formation d'une journée et demi." 

Mais en attendant que la Fédération des chasseurs se posent ces questions, pour dit-il, apaiser le débat, les élus s'agacent de s'entendre répondre que le risque zéro n'existe pas.