Mort de Jeremy Cohen : sa famille appelle à «rester prudent» face au caractère antisémite

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L'enquête est confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis (Illustration). © AFP
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Europe 1 avec AFP
Une enquête pour "violences volontaires en réunion" a été ouverte fin mars après le décès de Jérémy Cohen à Bobigny, percuté par un tramway à la suite de violences. Jeudi, la famille du jeune homme a appelé à "rester prudent" face aux affirmations d'un mobile antisémite, non établi par l'enquête en cours. 

La famille de Jeremy Cohen, jeune homme de confession juive mortellement percuté mi-février par un tramway après avoir été violenté, a appelé jeudi à "rester prudent" face aux affirmations d'un mobile antisémite, non établi par l'enquête en cours. "Concernant le caractère antisémite de cette agression, le positionnement de notre famille est clair : nous ne savons pas à l'heure actuelle si celui-ci est avéré", a déclaré sa mère Evelyne Cohen selon un extrait d'une conférence de presse diffusé notamment par BFMTV.

"Que justice soit rendue"

"Nous souhaitons que justice soit rendue et demandons à tous, à tous les réseaux, internautes, et autres médias, de rester prudent", a-t-elle poursuivi, indiquant faire "entièrement confiance" aux enquêteurs. Le mercredi 16 février vers 20 heures, Jeremy Cohen, 31 ans et porteur d'un handicap léger, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis) juste après avoir été frappé par des jeunes. En arrêt cardio-respiratoire et victime d'un traumatisme crânien, il est décédé à l'hôpital peu après minuit.

A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, ce drame est devenu un fait politique, abondamment commenté par les candidats. Jeremy Cohen "est-il mort parce que juif ?", s'est interrogé le premier, lundi sur Twitter, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!). Sa rivale Marine Le Pen (RN) a évoqué un "acte criminel" qui "pourrait être un meurtre antisémite".

"Toute la lumière doit être faite", sur le drame, ont de leur côté demandé trois autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Valérie Pécresse (LR) qui a dénoncé un "lynchage ignoble qui pourrait être de nature antisémite".

"Pas de motifs discriminatoires à ce stade"

Face à cette avalanche de réactions politiques, le procureur de Bobigny Eric Mathais a pris la parole mardi pour indiquer que l'enquête ne permet pas à ce stade d'établir de "motifs discriminatoires" dans la mort du jeune homme. Une vidéo de la scène filmée par un témoin, qui a été communiquée aux enquêteurs le 10 mars, a fait évoluer l'enquête. Celle-ci a été confiée le 29 mars à un juge d'instruction, a détaillé le parquet de Bobigny.

"Il serait faux de penser que ce sont les réseaux sociaux ou un candidat à la présidentielle qui ont permis d'ouvrir une enquête", a estimé jeudi sur BFMTV le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "ce n'est que quinze jours après que les médias, poussés par un candidat à la présidentielle, en parlent". L'enquête est confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.