À Marseille, une femme âgée de 43 ans a été tuée près d’un point de vente de stupéfiants. / Crédit photo : FREDERIC SCHEIBER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP 1:10
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William Molinié, édité par Corentin Alloune avec AFP , modifié à
Dans la nuit du mercredi à jeudi, une femme, âgée de 43 ans, a été tuée par balle dans une cité proche d'un point de ventes de drogues à Marseille. Le parquet laisse entendre qu'il pourrait s'agir d'une victime collatérale.

Une femme de 43 ans, inconnue de la police et la justice, a été tuée par balles mercredi soir à Marseille, à proximité d'un point de vente de drogues très disputé, a-t-on appris de source policière et auprès du parquet.

Elle a été touchée par des tirs vers 22h45, Traverse du Vieux-Moulin, au coeur de la cité Saint-Joseph (14e arrondissement), dans ces quartiers populaires du nord de la ville gangrénés par les trafics de stupéfiants, ont indiqué ces sources, confirmant une information initiale du quotidien La Provence. Elle est décédée peu de temps après avoir été transportée à l'hôpital.

Des victimes pas connues par les services de police et de la justice

Interrogé par l'AFP, le parquet de Marseille a apporté des précisions sur le déroulement des faits, expliquant que "plusieurs individus ont tiré en rafale au niveau du point de revente de stupéfiants" et que "plusieurs véhicules stationnés à proximité" ont été touchés.

Dans l'un d'eux se trouvait la quadragénaire qui a perdu la vie, ainsi que sa fille de 21 ans, blessée légèrement. "Un homme de 55 ans qui se trouvait dans un autre véhicule" a également été atteint "par des projections", ajoute le parquet.

"Les victimes ne sont pas connues des services de police et de la justice", a insisté le parquet, laissant entendre qu'il pourrait s'agir de victimes collatérales de la guerre des clans dans le trafic de drogue qui ensanglante Marseille. L'enquête, confiée à la police judiciaire, devra le confirmer.

Une multiplication des homicides depuis plusieurs mois

Les homicides liés aux trafics de drogue se sont multipliés ces derniers mois dans la deuxième ville de France, notamment dans le 14e arrondissement, avec déjà 18 morts depuis janvier, selon un décompte de l'AFP.

 

Les victimes collatérales étaient jusqu'à présent extrêmement rares, tout comme les victimes féminines. Début avril, après trois fusillades qui ont fait quatre morts, selon un dernier bilan, dont deux adolescents de 15 et 16 ans, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, avait évoqué une "logique de vendetta" entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.

L'année 2022 avait déjà été particulièrement meurtrière dans les Bouches-du-Rhône, avec 32 victimes d'homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, selon les chiffres du parquet. Plus de 30 de ces morts par balles de 2022 étaient directement "liés au trafic de stupéfiants", avait précisé la préfecture de police.