Les policiers du service de protection des personnalités surmenés

Les policiers du service de protection des personnalités (SDLP).
Les policiers du service de protection des personnalités (SDLP). © JOEL SAGET / AFP
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Ces agents qui assurent la protection rapprochée des personnalités dites "sensibles", comme François Hollande, envisagent de porter plainte contre X cette semaine.

La coupe est pleine. Alors qu'ils dénoncent depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, les cadences infernales dont ils sont victimes, les policiers du service de protection des personnalités (SDLP) comptent cette fois porter l'affaire devant la justice, rapporte BFMTV. Ces fonctionnaires qui assurent la protection rapprochée des personnalités dites "sensibles", comme François Hollande ou encore Manuel Valls, envisagent de porter plainte contre X cette semaine. Dénonçant leurs conditions de travail, ils vont engager des poursuites pour "mise en danger de la vie d'autrui", "faux" et "harcèlement moral".

7.000 heures supplémentaires cumulées par agent. Les policiers protestent notamment contre le non-paiement de leurs heures supplémentaires. Selon eux, toutes les heures ne sont pas inscrites dans le logiciel de gestion. Et elles seraient nombreuses : quelque 1,3 million d'heures supplémentaires, soit jusqu'à 7.000 heures par agent, selon les fonctionnaires du SDLP.

"On fait des journées de 10, 15, jusqu'à 18 heures d'affilée. On n'a quasiment plus de repos. Ça m'est arrivé de travailler 20 ou 25 jours à la suite", témoigne l'un d'entre-eux sous couvert d'anonymat, contacté par BFMTV.

Des brimades quand ils se plaignent. Autre grief contre la hiérarchie : les policiers se disent victimes de harcèlement moral, se manifestant notamment par des brimades lorsqu'ils se plaignent de leurs journées à rallonge.

"Une bombe à retardement, ce service". Enfin, les plaignants mettent en avant la "mise en danger de la vie d'autrui". Selon eux, leur état de fatigue les empêche d'être en alerte permanente, leur faisant donc prendre des risques pour eux et pour autrui. Car les agents du SDLP sont censés conduire à grande vitesse, porter une arme, donc se maintenir en "hyper-vigilance". Chose qu'ils n'ont pas le sentiment de faire correctement en raison de leur épuisement chronique.

"Quand on est crevé, qu'on a pas dormi, qu'on est hyper-stressé, en hyper-vigilance constante, et qu'on conduit avec un armement, c'est une bombe à retardement, ce service. Plusieurs départs intempestifs de coups de feu son liés à des fatigues", rapporte Laurent Franck Liénard, avocat des policiers du SDLP, interrogé par BFMTV.

Le ministre de l'Intérieur se dit concerné. Le SDLP compte 1.350 hommes mobilisés pour assurer la protection de 135 personnalités. Depuis plusieurs mois, notamment depuis les attentats de janvier, les agents dénoncent un rythme effréné de travail. Le ministère de l'Intérieur a assuré avoir pris des mesures pour endiguer ces problèmes.