Les dégradations au tribunal d'Aurillac estimées à 250.000 euros

Tribunal Aurillac
Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi après-midi à Aurillac. © MORGAN BISSON / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : MORGAN BISSON / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Les dégradations commises samedi dernier au tribunal d'Aurillac lors d'une manifestation ont été estimées à 250.000 euros ce lundi par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Ce dernier a assuré que les auteurs seront "châtiés à la hauteur de leurs exactions".

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a estimé lundi à 250.000 euros les dégradations commises samedi au tribunal d'Aurillac lors d'une manifestation et assuré que les auteurs seront "châtiés à la hauteur de leurs exactions". Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi après-midi à Aurillac, en marge du festival de théâtre de rue, pour soutenir Marina, une jeune femme poursuivie en justice pour "exhibition sexuelle" après s'être promenée seins nus en ville la veille. 

Jeudi, elle avait expliqué son geste à la presse locale en disant avoir eu "hyper chaud" et avoir voulu faire "comme la moitié des hommes" ce jour-là, "qui n'avaient pas de T-shirts".

"Un spectacle de désolation"

A la fin d'un défilé de soutien en ville, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français, d'autres se sont introduits dans le bâtiment et ont dégradé la salle des pas perdus, un début d'incendie a été rapidement circonscrit. "J'espère que les auteurs de ces insupportables dégradations seront arrêtés", "qu'ils seront châtiés à la hauteur des exactions qu'ils ont commises" et "qu'ils devront bien sûr mettre la main à la poche pour restaurer ce qu'ils ont dégradé", a lancé le ministre devant la presse et le personnel du tribunal.

Chiffrant à 250.000 euros le montant des dégâts, il a évoqué "un spectacle de désolation; on a notamment dégradé le lieu d'accueil du justiciable, du matériel informatique, des bâtiments". "Je veux aussi exprimer ma colère, parce qu'on entend de plus en plus fréquemment cette petite musique de la désobéissance civile. Un certain nombre de minorités, souvent, se croient obligées de s'affranchir de la loi", a-t-il insisté. Mais "aucune cause ne justifie que des crétins décérébrés viennent brûler une juridiction", (...) lieu "où se rend la justice", qui est "la pacification dans notre société", a-t-il dit.

Interrogé sur la décision de cette femme de se promener seins nus, M. Dupond-Moretti a répondu que "la discussion" n'était pas "de savoir si on peut se balader seins nus ou pas" mais qu'à "cet instant", elle était de savoir si "une cause, quelle qu'elle soit, justifie, quand on n'est pas d'accord, que l'on s'en prenne à un bâtiment public et en particulier à un tribunal".